Es-K fait partie de ces artistes hyper-productifs qui ne se lassent jamais de partager leurs réalisations. A l’heure où nous publions cet avis sur Continuance, il a déjà dévoilé deux nouvelles productions. Que nous n’avons pas encore écoutées, le temps manquant forcément. Et Continuance se suffit à lui-même pour le moment.

L’artiste né aux Pays-Bas mais installé aux Etats-Unis depuis son enfance expliquait avoir travaillé seul depuis de nombreuses idées et que l’idée lui était venue de faire appel à des collaborateurs extérieurs pour produire un nouvel album. Robert Ronci ajoutait avoir effectué un mélange d’anciennes relations et d’autres qui se sont formées pour l’occasion et précisait : "Je me suis beaucoup amusé en m’immergeant dans cette dynamique et vous pouvez vous attendre à d’autres collaborations à l’avenir".

Es-K dépasse les limites habituelles de l’exercice de la collaboration puisque l’ambitieux producteur ne fait pas appel ici à des voix, mais bien à d’autres musiciens capables de transcender et d’amener vers d’autres horizons ses circonvolutions tantôt hypnotiques et aériennes (Eto, Mentally Stated) ou empreintes de beats plus lourds (Inna Slump, Spare Me). Explorant les limites de l’abstract (PassDat), Es-K propose également des compositions psyché et brutes à la fois (InnerMission).

L’exercice n’était pas simple, mais en s’associant à onze autres beatmakers, Robert Ronci parvient à stimuler une matière grise pourtant pas en reste. Chacun des invités apporte sa plus-value à l’ensemble et celui qui est désormais basé dans le Vermont coordonne l’ensemble pour préserver sa cohérence. Brillant, ce hip-hop instrumental brut et cérébral à la fois n’est pas sans rappeler l’atmosphère qui se dégage de l’univers de Rob Viktum. Avec Continuance, Es-K apparaît incontestablement comme l’un des artistes à suivre au sein de la nouvelle scène abstract.