Collapsology, c’est un duo lillois, soit Benoît des très bons Luminocolor et Loopolabo et Vianney de Laybell, label de ces derniers. Avec son espèce d’electronica 8-bit savamment déstructurée, ce premier EP semble prôner la régression à l’état naturel face à un univers technologique qu’on aimerait parfois voir englouti par les éléments, comme les ruines mésoaméricaines envahies par la végétation sur la pochette de cet Amazonia.

On y entend des beats Nintendo syncopés qui dansent dans les courants de peyotl du fameux fleuve de l’enfer vert sous les gazouillis des oiseaux de la forêt vierge (Dancing Currents), des samples de voix glitchés, pitchés, hachurés (au tout premier plan du plus sombre et tendu Amazonia) qui rappellent un peu le hip-hop instru de feu Depth Affect ou des géniaux Two Left Ears (défendus eux aussi par Laybell justement), et pêle-mêle, sur The Road Not Taken : des frappes de grosse caisse aux allures de pulsations dub techno, des wobbles qui résonnent dans un quasi silence, de la proto-trap onirique, des monologues d’enfants hachés menus et des marimbas synthétiques en flux tendu façon Steve Reich, influence déjà perceptible sur certaines des polyrythmies plus africanisantes et jazzy de Luminocolor et Loopolabo.

Un troisième et dernier morceau kaléidoscopique et rêveur qui donne envie quoi qu’il en soit d’en entendre bien plus de la part du tout jeune projet... et ça tombe bien, une suite à ce petit bijou est d’ores et déjà prévue !