Où il sera question d’eaux lourdes et d’eaux froides, de vagues grondantes se muant en simple clapotis et d’un EP très accaparant.

Paru initialement en décembre 2017, on profite d’une exclusivité Atypeek Music pour reparler de Mia Vita Violenta et de son dernier et excellent EP, Grey Seas. Au menu, des morceaux tiraillés entre déferlantes plombées et accalmies pas franchement sereines, hésitant en permanence entre plusieurs bornes de la galaxie post (-rock et -hardcore essentiellement) et enfonçant ses racines dans un terreau noise fracturé.

Disloquée, désarticulée mais toujours cohérente, ménageant de très belles enclaves apaisées où la mer d’huile n’endort jamais et se déchaîne en vagues grondantes en un clin d’œil, la musique de Mia Vita Violenta n’a jamais paru si équilibrée : ses changements inopinés de densité et de trajectoires maintiennent l’auditeur sur le qui-vive, ce qui lui permet de saisir les nombreux détails habillant les morceaux (entre autres, Rise et son travail sur les voix, l’ouverture iconoclaste de Bipola ou encore le shoegaze amer de Submerge).

L’EP s’achève bien trop vite et on le ressort souvent, perdu devant l’expression renfrognée d’une Camille Claudel aux yeux barrés de sang. Mais trêve de mots, le mieux est encore de se perdre dans les méandres incisifs de ces mers grises dont l’eau froide apaise autant qu’elle asphyxie.