Si DJ Krush nous avait déjà habitué à cette fusion entre sonorités asiatiques et électronique contemporaine, le projet de son compatriote Sourin est particulièrement intéressant en ce sens qu’il propose le même alliage pour un résultat radicalement différent.

Délibérément moins percutant que son aîné, Tomoya Shiono privilégie des sonorités plus étouffées. L’ensemble se veut plus feutré, mais les chaloupes dissimulent quelques tourments évidents, si bien que c’est à la scène électronique allemande, particulièrement Lali Puna, que l’on peut penser au détour de quelques arrangements.

Difficile de déterminer des influences particulières tant l’ensemble est dynamique et se renouvelle continuellement. Les cinq morceaux s’étendent sur six à huit minutes, mais ils semblent chacun receler neuf vies. Le Japonais sait également faire varier les émotions, allant de la candeur de Rikka à l’urgence expiatoire de Kusaikire en passant par la hargne de Hikkyou.

Pour ce faire, il évolue dans des sphères oscillant donc entre IDM Warpienne, jungle, rock expérimental façon Deerhoof ou même post-rock névralgique à l’occasion d’un Sayakesa hallucinogène. Le champ des possibles est aussi vaste que l’inspiration du Japonais semble inépuisable, et Kakyou est l’un de ces trésors qui restera probablement bien gardé mais dont on ne peut que conseiller l’écoute approfondie.