Velkomin til Ísland #6 - Stafrænn Hákon
En marge des Coachella, Glastonbury et autre Route du Rock qui rythment les étés des globe-trotteurs mélomanes, un autre festival - plus au nord - s’inscrit chaque automne dans l’agenda des curieux : les Iceland Airwaves. Loin des étendues champêtres, auxquelles le climat islandais est peu propice en cette saison, le festival, qui a vu le jour en 1999 dans un hangar de l’aéroport de Reykjavík, ne cesse de prendre de l’ampleur, et a finalement envahi le quartier 101 qui se transforme pendant 5 jours en une fête de la musique géante, la qualité garantie en prime. Avec une programmation éclectique, mêlant artistes locaux et étrangers, Arab Strap, Fleet Foxes ou encore Mumford & Sons - pour ne citer qu’eux - sont annoncés cette année. A l’approche des festivités, IRM se met à l’heure islandaise pour vous présenter des pépites à (re)découvrir, qu’elles soient programmées ou non.
Malgré une discographie bien fournie, Stafrænn Hákon reste un groupe finalement assez confidentiel au-delà des frontières de son Islande natale. Derrière ce projet à line-up variable (actuellement ils sont quatre plus deux musiciens additionnels), se trouvent Árni Þór Árnason, Róbert Runólfsson, Lárus Sigurdsson et Ólafur Josephsson, ce dernier étant, entre autres, également membre de Náttfari dont l’album Töf avait été plébiscité dans nos colonnes en 2011.
Discographie bien fournie donc, puisque le combo vient de sortir Hausi, son dixième opus. L’occasion de vous en parler était alors trop belle pour ne pas être saisie. Loin de la noise entendue dans Náttfari, Stafrænn Hákon oscille quant à lui entre ambient et post-rock d’où émane, paradoxalement, mélancolie et optimisme, comme par exemple sur Straumur, allant crescendo autour d’un riff entêtant.
Faisant également la part belle aux instrumentations classiques grâce à la présence de harpe, alto et trombone, on retrouve parfois quelques réminiscences d’Amiina. Le mariage de ces différents instruments apporte des nuances parfois surprenantes (Rafall), démontrant le talent d’équilibriste de Stafrænn Hákon.
Ici, pas de montées en puissances par juxtaposition de strates saturées. Non, ici, la délicatesse est le maître-mot. Les envolées se font en douceur et les nappes soniques, bien que présentes, restent discrètes pour se fondre à l’ensemble (Hulsa). Alors bien sûr, nous ne sommes pas exempts d’échappées incandescentes comme l’illustrent par exemple Duft qui alterne mélodies vaporeuses de la harpe et rythmes effrénés, ou encore Gesta, épilogue somptueux et enivrant d’un album finalement pas si facile d’accès, les premières écoutes pouvant peut-être lasser les oreilles moins habituées.
Mais Hausi se révèle au fil du temps être un disque de grande classe, subtil et invitant à l’évasion.
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