Benoît Pioulard - Précis
Ne vous fiez pas à son patronyme : Benoît Pioulard n’a rien d’un équivalent québécois de Florent Marchet.
1. La Guerre De Sept Ans
2. Together & Down
3. Ext. Leslie Park
4. Triggering Back
5. Moth Wings
6. Alan & Dawn
7. Corpus Chant
8. Palimend
9. Coup De Foudre
10. Hirondelle
11. Needle & Thread
12. R. Coloring
13. Sous La Plage
14. Patter
15. Ash Into The Sky
De son vrai nom Thomas Meluch, le jeune homme, tout juste 22 ans, est américain, et même pas canadien puisqu’il nous vient du Michigan. Après seulement une poignée de CDr et un premier EP intitulé Enge et sorti l’an dernier dans l’indifférence la plus totale, son premier album, Précis, a tout de la révélation inattendue. D’ailleurs les comparaisons flatteuses fusent déjà de toutes parts : on parle notamment, et à juste titre, de Labradford (R. Coloring) pour les nappes de guitare texturées ou encore Animal Collective (Together & Down) pour le côté folk expérimental et déglingué, les drones ou certaines mélodies vocales. Rien de moins.
Pourtant, loin de l’excentricité de ces derniers et quelque part à mi-chemin entre songwriting folk et construction de chapelles sonores parfois instrumentales, aucune de ces comparaisons ne pourrait rendre compte de la richesse de la musique de Benoît Pioulard. A la fois lumineuse et dévorée de l’intérieur par des parasites noisy, elle pourrait être le croisement rêvé entre celles de Christian Fennesz et de Jim O’Rourke - qui d’ailleurs ont déjà travaillé ensemble sans pourtant parvenir à livrer pareil condensé d’évidence mélodique et de profondeur sonore abyssale. On pense ainsi à Gastr Del Sol, le groupe mythique que formait ce dernier avec son compatriote américain David Grubbs et auquel on doit deux monuments des 90’s, l’indépassable Upgrade & Afterlife et le cultissime Camoufleur à la fois plus pop et plus expérimental, qui en leur temps avaient su tracer chacun à leur manière un pont passionnant entre folk et ambient, analogique et électronique, musiques terrestre et céleste, concrète et abstraite, un côté prenant parfois le pas sur l’autre au fil d’albums à la construction toujours surprenante, inventant au passage le "post-folk".
Sur 15 morceaux formant un véritable bloc d’à peine 37 minutes sans le moindre temps mort, empruntant ça et là aux textures sonores d’Aphex Twin ou Boards Of Canada (Moth Wings, Corpus Chant), Benoît Pioulard réussit, dans l’esprit, le même exploit, tout en évitant la redite musicale. Ici l’instrumentation "traditionnelle" est en gros limitée aux cordes d’une guitare acoustique et à des percussions, ce qui conduit à une homogénéité plus grande encore, et les chansons privilégient nettement l’immédiateté d’une accroche pop à l’exploration ample et majestueuse, mais sans pour autant sacrifier quoi que ce soit à l’ambiance prégnante qui enveloppe chaque seconde de chaque morceau, la beauté tantôt mélancolique (l’immense Triggering Back), tantôt lumineuse et extatique (Hirondelle) des chansons le disputant à celle des instrumentaux (le splendide Patter). Par moments on pense même aux morceaux les plus hantés de Jim Noir (Computer Song), comme sur Alan & Down ou le magnifique Sous La Plage. C’est dire.
Alors quoi rajouter ? On pourrait disserter sur le titre, se demander si ce Précis, construit autour d’un Coup de foudre, est le précis d’un amour perdu, manqué peut-être, mais au lieu de ça je me contenterai de vous conseiller d’aller jeter une oreille aux extraits proposés sur la page myspace ou le site officiel du bonhomme, si un jour vous en revenez vous m’en direz des nouvelles.
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