Quatre musiciens et quatre ans. Voici les préalables nécessaires pour venir à bout de Alone, premier long-format du combo onj., qui avait déjà posé les bases de sa musique sur l’EP Opposition en février 2014.

Des bases qui s’appuient sur une configuration somme toute classique lorsqu’il est question, comme c’est ici le cas, de post-rock. Les deux guitaristes Marklar Klepac et Joel Wolfe sont ainsi assistés par le bassiste Sean McAusland et le batteur Dylan Webb pour mettre en place des oscillations entre épure dilettante et accélérations rugueuses.

Mais aux côtés des sombres crépitations endolories rappelant Mogwai (Sleepspeaks) se mêlent des digressions anguleuses plus sèches qui voient les Américains effectuer des crochets vers une clarté math-rock (Vows) et même un post-shoegaze à tendance ambient (Breathe).

Les Américains basés à Asheville aiment les pédales d’effet. Ils en usent (et en abusent diraient précipitamment les mauvaises langues) comme un outil leur permettant de rendre leur propos plus dense. Plus sérieux également tant les compositions abordent des thèmes délicats - la dépression et la solitude - avec lequel tout second degré serait déplacé. Les musiciens précisent d’ailleurs que "ces chansons sont importantes pour nous, et nous espérons que vous pourrez aussi trouver en elle votre propre confort".

Sombre et cathartique, tout en admettant des passages plus éclairés, Alone est la bande originale d’un retour à la vie.