Le streaming du jour #1555 : Dreissk - ’To Nowhere’
Vertical. Tel semble être le credo de Dreissk sur To Nowhere, son troisième long-format, dont le minimalisme ambient défie les lois de l’attraction terrestre et offre à l’auditeur la possibilité de prendre de la hauteur avec son environnement immédiat.
En ce sens, To Nowhere se décompose en deux phases bien distinctes. La première, agencée sur les quatre pistes qui ouvrent le disque, décline des horizons moins sombres qu’à l’accoutumée et parfois même méditatifs. Le propos de l’auteur s’oriente alors vers une ambient qui, non sans offrir quelques accélérations aux allures de guerre des étoiles (A Long Road), propose dès l’entame du disque avec The Eye Can See, l’exploration de contrées cosmico-stellaires à la manière de Carbon Based Lifeforms.
La seconde, occupant les cinq pistes suivantes, renoue pour sa part avec l’univers dystopique de The Finding et Edge_Horizon, prédécesseurs déjà distribués par l’excellent label n5md auquel Kevin Patzelt n’aura fait une infidélité que sur un titre dévoilé en 2014 sur la compilation Emerging Organisms Vol. 5 défendue par la toute aussi recommandable firme Tympanik Audio.
Cette contemplation verticale que nous propose l’artiste basé à Seattle se fait donc du bas vers le haut puis dans l’autre sens à compter de la moitié du disque. Pour être plus précis, le rêve macroscopique et la méditation se font d’abord les éléments les plus prégnants dans cette ambient stellaire, avant que les drones et incursions mécaniques ne se densifient, évoquant alors le brassage d’un aéronef survolant une zone de décombres dévastées par la cruauté humaine. Skyward, chaudement recommandé dans nos colonnes par l’excellent r.roo, en constitue d’ailleurs une illustration marquante.
La dystopie n’est donc jamais très loin avec Dreissk mais, sans atténuer le bien-fondé de sa démarche, il effectue dans un premier temps un pas de côté, s’autorisant même l’intégration d’éléments synthétiques ralentis rappelant le Teardrop de Massive Attack sur l’épuré Near The Shore. Captivant.
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