Le streaming du jour #1527 : Francesco Giannico - ’Deepness’

Après son impressionnant Agoraphonia de l’an passé qui témoignait déjà chez Dronarivm, au côté de l’excellent Giulio Aldinucci, d’un goût certain pour les concepts contributifs et les plongées abstraites et texturées, l’Italien Francesco Giannico livrait en janvier ce vertigineux Deepness dédié à l’océan, dont l’ambient clapotante et craquelante, bénéficiant des field recordings d’une douzaine de collaborateurs dont Giulio Aldinucci justement, se frotte ici au post-rock ou encore au néo-classique, culminant sur un final See où trémolos lointains et piano apaisé viennent accompagner notre décompression.
Avant de perdre pied dans les courants profonds de ce nouvel opus publié par la petite écurie transalpine manyfeetunderconcrete, il faudra en effet passer par l’hypnose crépitante d’un Too dont les drones soutiennent une batterie au souffle presque kraut, laquelle s’efface bientôt pour laisser du champ à la majesté onirique et réverbérée de Much, pièce maîtresse aux dix minutes de ressac mélancolique où se perdent les clameurs des enfants jouant dans les vagues.
Le contraste entre ces deux morceaux qui pourtant s’enchaînent à la perfection en dit déjà long sur le sens de la narration dont fait preuve ici le patron du label Oak Editions, qui nous inonde d’images mentales dont la densité n’a d’égale que la vastitude, celle bien évidemment des étendues marines et sous-marines qui renferment encore tant de mystères. Des secrets que Deep tente justement de percer en s’enfonçant plus avant dans les profondeurs claires-obscures via une sorte de bandonéon ou synthé lancinant tandis qu’en surplomb les bruits de la surface - bruissement des vagues et chant des oiseaux - continuent de résonner, comme si le plongeur s’y raccrochait tant bien que mal pour tenir éloignée la claustrophobie des abysses.
Puis tout devient néant, et un piano nous renvoie à notre solitude face à l’immensité, moment d’introspection post-classique qui se poursuit sur Here, confronté à diverses interférences dronesques comme si ces fonds marins, à l’image du Abyss de Cameron, ouvraient sur une autre réalité, laquelle se révèlera finalement sur I Can’t avec autant de blancheur et de spleen éthéré (cf. les cascades acoustiques en écho à la fin) que de foi en l’humanité. Merveilleux.


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