Le streaming du jour #1603 : Ute Root - ’s/t’
Les habitués de ces colonnes connaissent déjà très bien l’Australien Matthew Barker qui nous gratifiait d’ailleurs en début d’année avec Water Music d’un Starland au spleen Linkousien si touchant que nous ne nous en sommes pas encore tout à fait remis.
Celui qui avait déjà été l’auteur des brillants Wolves et Ships a traversé une période de doutes marquée par les deuils de proches. Aussi, ses compositions lo-fi mélancoliques à même de faire sombrer bien des colosses dans un océan de détresse duquel il est impossible de revenir indemne ont été un excellent moyen d’accompagner cette souffrance.
La prochaine étape du deuil consistant à transcender cette douleur, MJ Barker s’offre une récréation - "ce n’est rien de très sérieux" indique-t-il humblement - dans le cadre du trio Ute Root composé de sa femme Beth Barker qui tient la basse tandis que Kate Alexander, amie du couple, s’installe derrière les fûts avec une efficacité abrasive digne de Meg White.
Le spectre des White Stripes est donc assez logiquement perceptible sur certaines parties contondantes de batterie, tel ce Beef And Hey à tiroirs où la voix M. Barker se fait si grave dans la dernière partie que l’on pourrait même penser à Iggy Pop. Dans une veine légèrement différente, l’électricité de Freedom rappelle le duo de Detroit.
Mais ce dernier ne constitue pas la seule source d’inspiration pour le trio australien qui a pu effectuer une tournée au Japon, couronnée de succès lors de leur passage à Tokyo. Ainsi, c’est la concision et la violence des Pixies qui reviennent à la face de l’auditeur sur Deni ou les saccades de Gary.
Après une parenthèse incarnée par la violence d’un Cat Planet à la mélodie presque absente - un comble pour MJ Barker qui est l’un des artistes contemporains les plus doués pour pondre une ode à vous tirer les larmes des yeux -, c’est peut-être la plus redoutable des influences perceptibles qui apparaît. En l’occurrence, les Kills semblent représenter un modèle évident pour le trio melbournais, que ce soit sur le Beef And Hey initial ou plus assurément le XXXX final sur lequel on croirait entendre la voix d’Alison Mosshart.
Ce premier éponyme est donc un disque récréatif qui, sans chercher à aller dans la profondeur des sentiments que peut éprouver l’être humain, revendique une approche plus spontanée. Presque dadaïste, serions-nous tentés de dire, tant ce punk-rock est immédiat et brutal.
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