Le streaming du jour #1355 : Oscar Lush - ’Out Of Sight, Out Of Mind EP’
Après avoir signé un opus intitulé The World Is Round So I’ll Go Round en 2013, l’Australien s’était fait discret, se contentant de quelques reprises allant du After The Gold Rush de Neil Young à une formidable version d’un Independance Day emprunté au regretté Vic Chesnutt.
Désormais signé chez Hawk Moth Records, le label de MJ Barker aka Water Music dont il a fait la connaissance via les réseaux sociaux, Oscar Lush décline sur les vingt et une minutes de l’EP Out Of Sight, Out Of Mind une folk acoustique référencée, mais absolument pas convenue pour autant.
Aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de composer des mélodies immédiates mais subtiles (Nightmare Song) qu’au moment de ralentir le tempo en pinçant délicatement les cordes de sa guitare acoustique, Oscar Lush s’appuie également de manière régulière - mais jamais redondante - sur un harmonica qui ne prend pour autant pas la forme, comme c’est très souvent le cas, d’un artifice.
Forcément, évoluant dans un tel registre, le Melbournais évoque rapidement Johnny Cash ou surtout Bob Dylan en raison d’une voix (très) légèrement nasillarde, caractère dont il se départit néanmoins sur un Bullet In A Broken Gun évoquant presque Jeff Buckley. Surtout, l’organe de l’Australien paraît être en décalage avec son âge. En un mot comme en cent, malgré ses vingt et un printemps, Oscar Lush semble avoir l’assise d’un vieux routard.
Conjugué à une maturité évidente, cette dimension lui permet d’être crédible dans une veine où il convient souvent d’avoir roulé sa bosse au préalable pour être pris au sérieux. Aussi, l’artiste n’hésite pas à partager ses sources d’inspiration, à l’instar de la mort en 1983 de John Pat, aborigène abattu par cinq policiers blancs australiens arguant la légitime défense.
Une histoire qui n’est pas sans rappeler celle de Michael Brown et Eric Garner, décédés dans des conditions similaires à Staten Island en 2014. Un événement qui a d’ailleurs directement motivé Oscar Lush dans la composition de cet opus. Non sans une réelle prise de distance critique, le Melbournais parvient à combiner ses différentes influences géographiques. Entre les États-Unis, territoire de tous les possibles, et son Australie natale chargée elle aussi d’histoire, il trouve ainsi une parfaite alchimie qui lui permet d’évoquer ses brillants aînés adeptes de country-folk tout en assumant une véritable singularité.
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