Quatrième album du groupe d’americana déviante emmené par Dawn McCarty, entendue cette année en backing vocalist de luxe sur The Letting Go de Bonnie ’Prince’ Billy, The Transit Rider n’a rien a envier au chef-d’oeuvre de Will Oldham en matière de songwriting folk.

Car si la musique hantée de Faun Fables, groupe encore tristement méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique, est également moins caressante, plus minimaliste au premier abord que celle désormais fabuleusement arrangée de l’ancient ascète des Palace Brothers, elle n’en compose pas moins au fil de cet album riche et varié (cf. le très funky The Questioning) - dont certains duos, tels In Speed ou Fire & Castration, pourraient faire office de contrepoint infernal aux pas-de-deux d’Isobel Campbell avec Mark Lanegan sur Ballad Of The Broken Seas - un univers intime et existentiel des plus attachants où la dame, de sa voix tour à tour souveraine, fantômatique ou inquiétante, met tout à nu : sa mélancolie (le splendide Roadkill) comme ses angoisses (Transit Theme), son humour (The Corwith Brothers) comme ses moments d’exaltation (House Carpenter), de désespoir (I’d Like To Be), de souffrance (Dream On A Train) ou même de paix relative (Earth’s Kiss).

Un chef-d’oeuvre.