Révélé par l’épique Helioscope en 2011, le quintette de Leeds poursuit la mue, ou devrait-on dire la métamorphose entamée sur l’excellent EP Elliptic, le post-rock matheux entre feu et glace passant au second plan de l’électronique jusqu’ici discrète pour flirter avec la techno hypnotique et métissée du label Tri Angle, les envolées électro mélodiques du Jon Hopkins circa 2009 de quand c’était bien et les progressions post-rock-house
rêveuses de port-royal (cf. Beautiful You Me), se payant même le luxe de surclasser l’une après l’autre ces respectables références.

A la manière d’Errors à leurs débuts, Elliptic conservait néanmoins une assise instrumentale rock, batterie massive en avant sur fonds de beats métronomiques et de synthés clairs-obscurs aux distos oniriques. Dilate, à l’inverse, finit de renverser la vapeur en ouvrant les vannes à une techno organique aussi maximaliste et classieuse qu’accessible, beats sourds et nappes dreamy imposant leur patte deep et virevoltante à la fois dès l’entame Vertical avant que l’énorme Elliptic avec ses claviers au souffle lyrique et autres digressions tribales ne vienne, hum, dilater les frontières de cet univers neuf qui ne cessera jamais de surprendre.

Tantôt candide et enlevée sur Echo In ou nébuleuse et enivrante sur As You Are ou On Monos au chant féminin délicieusement vaporeux, la suite s’avère ainsi à la hauteur quoique moins singulière, culminant même en bout de course sur le désarmant On Your Own Ten Toes mêlant arpeggiators cosmiques, respirations ambient et sommets d’élégance polyrythmique. Fameux.