Après s’être fait désirer une demi-décennie par les amateurs d’IDM cauchemardée, la faute aux fameuses Turbulences dopées à l’indus schizoide, au dark ambient halluciné et au futurisme volontiers menaçant d’un certain cinéma d’anticipation irrévérencieux et sans concession, le Français du label Tympanik Audio embrasse pleinement la dimension stellaire un brin claustro entrevue sur ce dernier long format en date et nos fantasmes d’espace-temps colonisé, dompté jusqu’au moindre pixel de la pochette de cet EP qui ressuscite avec bonheur le dubstep hardcore que l’excellent Hecq fut l’un des derniers à prendre à bras le corps avec brio sur l’EP Sura il y a, là aussi, 5 ans déjà.

Les wobbles bass tournoient et tranchent dans le flux de lumière noire (Orbital), marteau-pilonnent tels des météores en apesanteur (l’hyper-tendu Sight), court-circuitant l’épure cosmique des chorales astrales et autres nappes obscures (la froideur syncopée du beau Disaster Struke) sans jamais laisser l’atmosphère de côté. Ainsi, maîtrise de l’espace-temps et tendance naturelle à l’entropie s’équilibrent au son bienveillant des synthés dub (Sight encore) ou à celui, plus malaisant, des glitchs cybernétiques voraces (Droid Squad) qui vireront finalement à l’onirisme et à la folie douce (Textura). Zeller, du lourd, mais sans le gras !