Le streaming du jour #1178 : Delta-Sleep-Inducing Peptide - ’Oscillopsia’
Une nouvelle sortie de l’écurie du Slovène Simon Šerc (PureH) est toujours un petit évènement pour les tympans aguerris (pour ne pas dire un peu maso). Surtout lorsque après avoir creusé l’underground électro/noise local pour en proposer la substantifique moelle, de l’IDM crépusculaire et fractionnée de Dodecahedragraph aux abîmes harsh drone sci-fi de Cadlag, PharmaFabrik décide de solliciter les vétérans allemands de Delta-Sleep-Inducing Peptide reformés l’an passé après 20 ans de silence radio.
Particulièrement prolifiques sur cassettes à l’époque, Dieter Mauson et Siegmar Fricke qui fêtent cette année leur quart de siècle de collaboration renouent, sur CD-R cette fois, avec leurs évocations analogiques des méandres de la psyché lors du sommeil profond, état du repos physiologique mais aussi parfois des terreurs nocturnes. Ces dernières, se différenciant du cauchemar par leur nature abstraite, n’associent aucune représentation tangible au malaise ressenti et n’en sont que plus dérangeantes. A ce titre, la musique du duo fait encore un pas vers l’angoisse, le vertige et l’obscurité, usant d’oscillations aux étranges pulsations organiques (le flippant Non-Intersected Flight), de samples de voix inintelligibles aux babillages troublants (Procumbent Vertigo, Opaque Euphoria) et autres séquences semi-aléatoires d’effets sonores hypnagogiques volontiers stridents, abrasifs et grouillants (Growing Destruction, Constant Negation). Autant d’éléments disparates qui viennent perturber l’apparente stabilité des nappes dark ambient (Strenuous Effort, Oscillopsia) et des boucles d’arpeggiators cosmiques (Stampede, Opaque Euphoria), elles-mêmes soumises aux fluctuations et à la tension de nos émotions subconscientes.
Pour autant, rien d’arty chez DSIP, les stimulis constitutifs des neufs titres d’Oscillopsia s’organisant en de véritables plongées vers l’inconnu (le vortex ténébreux et radiant d’Untold Truths illustre on ne peut mieux cette idée), telles les séquences d’un film sans images dont le magnétisme et la dramaturgie persisteraient au-delà de toute compréhension, ou l’introspection d’une séance d’hypnose vouée à confronter l’esprit à ses névroses les plus profondément enfouies. Une expérience réservée aux oreilles curieuses voire averties, mais assurément digne d’un petit effort d’immersion !
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