Anjou - s/t

1. Lamptest

2. Sighting

3. Specimen Question
4. Readings

5. Inclosed

6. Adjustment

7. Backsight

8. Fieldwork

2014 - Kranky

Sortie le : 15 septembre 2014

Pan·American rejoint Labradford... ou l’inverse ?

Quasiment vendu par Kranky comme un side-project de feu Labradford et présenté à tout bout de champ comme leur retour, ça n’est pourtant pas l’association de Labradford et Steven Hess mais bien l’équation Pan·American + Robert Donne qui préside à ces abstractions texturées mariant batterie feutrée, drones de synthés bucoliques et pulsations analogiques glitchées. On est en effet bien plus proche des rêveries architecturales qu’orchestre Mark Nelson, avec Hess aux percus, au sein de ce projet captivant et mésestimé que de l’ambient-rock éthéré aux guitares stratosphériques qu’il explora dans les 90s (et jusqu’au fabuleux Fixed::Context en 2001) avec son compère Bobby Donne, après avoir servi de chaînon manquant entre post-rock et dark ambient sur un Prazision (en 93) où l’accompagnait le seul Carter Brown.

Cette seconde collaboration des trois Américains s’inscrit en effet dans la continuité électro-acoustique foisonnante et cardiaque du superbe Cloud Room, Glass Room de l’an dernier sur lequel officiait déjà Bobby Donne à la basse, esquissant ses espaces urbains proches du futurisme dans un esprit paradoxalement pastoral et lo-fi. Maître d’une temporalité suspendue où la moindre réfraction de lumière semble prendre corps dans un rai de poussière tendu vers l’infini, le trio évoque la démesure hallucinée que prennent les cités désertées aux premières lueurs de l’aube, lorsque la fatigue aidant, nos yeux voient moins qu’ils n’extrapolent à partir du jeu d’ombres et de scintillements des édifices de verre et de béton. Une dimension fantasmagorique qui finira par s’imposer à mesure que l’album chemine vers l’obscurité et l’imaginaire qu’elle génère, culminant sur l’inquiétant Backsight et sur les radiations stellaires cycliques et saturées de son final Fieldwork.

Plus méditatif, plus relâché dans ses rythmiques que Cloud Room, Glass Room, qui se rapprochait finalement davantage des dernières sorties de Labradford avec une instrumentation organique plus en avant et une tension sous-jacente essentiellement présente ici sur l’anxiogène et nébuleux Inclosed, ce premier opus d’Anjou s’impose ainsi comme le sommet d’impressionnisme en clair-obscur qu’évoquait sa pochette, où les lignes des arbres et des immeubles paraissent ne faire plus qu’un.


( RabbitInYourHeadlights )

Disques - 12.09.2014 par nono
 


2017 dans l'oreillette - 120 albums ambient

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Streaming du jour // 22 décembre 2017
Le streaming du jour #1757 : Anjou - 'Epithymía'

Trois ans après un premier album homonyme salué dans nos colonnes, Anjou est de retour avec un long-format intitulé Epithymía.