Allez savoir ce que ces têtes de slime mauve aux orbites vides et mâchoires aiguisées viennent faire sur la pochette du deuxième EP de Wonderflu, ça sent la private joke entre nos quatre parisiens et leur graphiste Half Bob, sans doute une histoire de flirt entre Wonder Woman et Swamp Thing dans un meule de kryptonite radioactive à moins Lou Barlow ou Frank Black ne soient aussi de la partie (à trois) ?

Quoi qu’il en soit notre perplexité doit bien les faire marrer (marais ?) mais finalement le successeur de l’excellent Lota Schwager n’est pas à un paradoxe près. Primo, pour des types "lost in the 50’s", Greg (chant & guitare), Santiago (guitare), Gretch (basse) et Djey (batterie & choeurs) ont dû mal programmer leur DeLorean, compteur définitivement bloqué sur les 90s électriques qu’on aime depuis ce premier EP sorti en 2010.

Parce que sur No End In Sight tout y est, en plus rentre-dedans mais toujours aussi bon : l’hymne sursaturé craché avec les tripes (Fine Now), le clin d’oeil au grunge qui va bien (Anybody), la fulgurance sebadohienne mélancolique et nonchalante à souhait (Flames), la ballade bourbonneuse partiellement débranchée (Power Of Time), le délice dissonant pour guitar hero en chemise à carreaux (Lost in the 50’s) voire même l’élégance abrasive de Fugazi (Try To Try).

Et secondo, c’est quand le groupe met un pied dans la tombe qu’il en ressort le plus vibrant et flamboyant, cf. Thunder Grave flirtant avec la fièvre des White Stripes de la grande époque avec son chant fébrile, ses guitares altières et son orgue à l’Américaine lancinant juste ce qu’il faut :

No End In Sight EP est téléchargeable à prix libre sur le Bandcamp de Wonderflu.