Oval + VA - Calidostópia !
Après deux albums essentiels qui l’auront vu remodeler son approche de l’électronique à la façon d’un harpiste schizophrène, malmenant avec une évidence élégamment déglinguée ses cordes synthétiques de concertiste du sofware sur fond de blips cosmiques ou de batterie free jazz, Markus Popp continue d’explorer les possibilités les plus organiques et spontanées du glitch sur cet improbable disque collaboratif offert au libre téléchargement, prêtant quelques-unes de ses plus belles rêveries martiennes et autres abstractions déstructurées aux vocalises suaves et veloutées d’une demi-douzaine d’artistes sud-américains.
1. Featurette (feat. Agustín Albrieu)
2. Blinky (feat. Dandara)
3. Credit Roll (feat. Aiace)
4. Glossy (feat. Maité Gadea)
5. Stealth (feat. Andrés Gualdrón & Dandara)
6. Koral (feat. Hana Kobayashi)
7. Oh ! (feat. Emilia Suto)
8. Alpen (feat. Aiace)
9. Beige (feat. Hana Kobayashi)
10. Bassic Halveplane (feat. Andrés Gualdrón & Dandara)
11. Grrr (feat. Emilia Suto)
12. Habitat (feat. Maité Gadea)
13. Stop Motion II (feat. Dandara)
14. Legendary (feat. Agustín Albrieu)
15. Credit Line (feat. Hana Kobayashi)
16. Savvy Aeropuerto (feat. Andrés Gualdrón)
Au programme, 16 titres basés pour la plupart sur des instrumentaux déjà connus, certains issus du gargantuesque O de 2010 (Glossy, Beige, Koral...) ou du récent OvalDNA (Credit Line, Alpen, Stealth...) aux compositions plus chaotiques et hachées, mais également des EPs Oh (Grrr, Oh !) et Ringtone (Legendary), le tout agrémenté de trois inédits - à savoir Credit Roll, Bassic Halveplane et Habitat. Si certains comme Featurette ou Savvy (Aeropuerto) ont été largement remaniés pour l’occasion avec l’aide respective de l’Argentin Agustín Albrieu (guitare) et du Colombien Andrés Gualdrón (percussions), également bidouilleurs de leur état, ou d’autres comme Blinky ou Stop Motion II à peine étoffés de quelques pincements feutrés et interférences discrètes, la plupart demeurent tout à fait fidèles aux originaux, et tirent principalement leur singularité de ces interactions/frictions avec les mélodies vocales des chanteurs invités.
De cascades aériennes (Featurette, Credit Roll) en saccades torrentielles (Blinky, Glossy), le début d’album nous emporte ainsi au gré de ses courants changeants, nous réservant au passage quelques accalmies plus épurées à l’image de Stealth et de ses pulsations aquatiques bercées par les ensorcelantes vocalises en canon de la Brésilienne Dandara, ou d’un Koral dont les accords minimalistes accompagnent avec pudeur les ritournelles rassurantes de la Vénézuélienne Hana Kobayashi.
Mais au-delà de ces douceurs éthérées plus ou moins évidentes ou alambiquées sonnant parfois comme si Guillermo Scott Herren avait fait de Savath & Savalas et Prefuse 73 un seul et même projet, une certaine étrangeté finit par s’immiscer : d’abord par le biais du chant lyrique d’Emilia Suto sur Oh ! dont les télescopages initiaux d’arpèges impressionnistes et de groove en liberté se trouvent encore renforcés dans leurs contrastes par ces gammes d’opéra entêtantes que l’on retrouvera en français au début de l’épileptique Grrr, puis d’une façon nettement plus caractéristique de l’univers d’Oval.
Ailleurs, ce sont donc les zébrures abrasives d’Alpen, les ballotements syncopés de Beige, le staccato agité de Legendary ou les rebonds saturés et vacillants de Credit Line qui tenteront à plus d’une reprise de brouiller nos repères et de nous déstabiliser, mais le chant, toujours, sera là pour amortir les chocs et nous envelopper d’un cocon moelleux et sécurisant. Quant à l’immersif Bassic Halveplane, lorgnant sur le drone et l’acousmatique, il fait la part belle au spoken word d’Andrés Gualdrón doublé des respirations, incantations et autres harmonies soutenues de Dandara, poussant dans leurs retranchements les plus exploratoires les nouvelles mutations soniques de l’Allemand, précurseurs du glitch ambient en son temps et désormais inventeur d’une pop électronique aux allures de bossa du 3ème millénaire.
180 albums, car si la frustration demeure de ne pas en citer 100 ou 150 de plus, c’est là que la césure s’avérait la plus supportable en cette année 2023 riche en pépites sous-médiatisées. 180 disques, car le but d’un bilan annuel, de la part d’une publication musicale quelle qu’elle soit, ne devrait pas revenir à montrer que l’on a sagement écouté la (...)
A l’image de cette photo sur la pochette dont on ne saurait affirmer avec certitude ce qu’elle représente (une hache ensanglantée dans un sac en plastique ?) sans pour autant qu’elle ne nous frappe vraiment par son étrangeté, le nouvel album d’Oval est de ces OVNIs familiers, inhabituellement familier même de la part de l’Allemand qui de ses séminales (...)
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Sacco & Vanzetti - BEHEMOTH
- Ari Balouzian - Ren Faire OST
- Robin Guthrie - Astoria EP
- Maxence Cyrin - Passenger
- Le Crapaud et La Morue - La Roupette
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
- Andrea Belfi & Jules Reidy - dessus oben alto up
- Tarwater - Nuts of Ay
- Ari Balouzian - Ren Faire OST
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz