La mixtape de la semaine #21 : Kuston Beater - ’After Hate - The Lost Tapes Mixtape’

Sur Kito Sounds #4, pour la première apparition discographique du Franco-Luxembourgeois Christophe Peiffer, ce dernier n’avait pas composé l’un des sommets de la compilation. Ceci ne suffit néanmoins pas à justifier l’inexplicable. Ou comment nous avions pu passer à côté du premier EP éponyme de l’artiste sorti en décembre 2011.

La découverte trop tardive de ce Kuston Beater EP à la pochette douteuse - décidément, ça démarrait plutôt mal - avait tué dans l’œuf l’idée de le mettre en avant à l’occasion d’un streaming du jour. Les constructions à la Plaid (Winter Trier Train) de celui qui a pu officier comme warm-up de Caribou, Depeche Mode ou Ride - excusez du peu - suffisaient pourtant à en faire l’un des artistes à suivre du foisonnant label Chez.Kito.Kat.

Si le premier album du DJ ne semble pas à l’ordre du jour, nous ne bouderons pas notre plaisir avec la diffusion de After Hate - The Lost Tapes Mixtape, articulant pendant soixante-dix minutes douze anciennes productions enregistrées entre 1999 et 2005. Le bonhomme qui se revendique "très paresseux" au point de posséder "un nombre incalculable de morceaux et bribes de morceaux sur différents supports, K7, mémoire interne de machines Zoom Sampletrack, Groovebox et divers disques durs, jamais entendus par plus de 10 personnes" avait oublié jusqu’à l’existence de ces compositions retrouvées par hasard sur une clé USB.

Gageons qu’avec cette mixtape dont les transitions acerbes permettent de redynamiser l’ensemble et éviter la monotonie parfois inhérente au format - surtout lorsqu’il s’agit d’instrumental -, celui qui vit depuis plus de quinze ans au Luxembourg élargira son public. Baptisé sur le principe d’un anagramme avec le réalisateur Américain Buster Keaton alias "l’homme qui ne rit jamais" car il se reconnaît "pas super expressif sur scène", Christophe Peiffer manie visiblement aussi bien l’auto-dérision que la digestion d’influences brassant abstract hip-hop, IDM, trip-hop sans oublier quelques pointes de lyrisme presque orchestral. Jamais très éloigné des univers d’Anti-Pop Consortium, Jaga Jazzist, Blockhead ou même The Cinematic Orchestra, les nostalgiques des plus belles heures du label Ninja Tune y trouveront probablement leur compte.

Ou comment Kuston Beater a-t-il réussi à décupler notre attente vis-à-vis de sa prochaine sortie discographique.


Streaming du jour - 16.02.2013 par Elnorton
... et plus si affinités ...
Kuston Beater sur IRM