Le streaming du jour #535 : Babalith - ’Under Cover’

Jamais où on l’attend, le Portugais André Consciência nous revient avec un album de reprises minimalistes et volontiers déliquescentes. Débuté comme une simple blague, Under Cover finit pourtant comme une sacrée gageure, après s’être attaqué aux Beatles ou à Chris Isaak comme à la fine fleur du rock gothique d’outre-Manche et d’outre-Atlantique pour mieux prendre à contrepied les mélodies romantiques des uns et les riffs flamboyants des autres, sans rien sacrifier des obsessions néo-psychédéliques propres à Babalith.
Il se dégage une atmosphère presque "dark fantasy" (c. les diablotins persécuteurs de la cover) de ces relectures oniriques aux incursions synthétiques parfois un brin datées, comme pour faire retomber la tension après les cauchemars souterrains du flippant Xibalba Mannequins. Les mélodies sont étouffées et d’entrée c’est tout juste si l’on reconnait l’air de Stand By Me assourdi et ralenti à l’extrême sous les couches de drones éthérés guère éloignées des BOs désincarnées d’Angelo Badalamenti pour David Lynch, tandis que celui du fameux Wicked Game prend la forme de stridences électriques en échos sur fond de rebonds tribaux.
On est loin des monolithes oscillants de Flute Of LAM, ici les morceaux dépassent rarement les 7 minutes et hypnotisent plutôt par leur dimension narcotique, à l’exception notable de #1 Crush, face-B de Garbage gothique et opiacée à souhait qui donne lieu à des contrastes saisissants lorsque de violents bris de verre font exploser aux quatre vents l’assise indus neurasthénique que l’on retrouvera plus loin sur la reprise psyché du tube de NIN, The Perfect Drug ou sur un Burn des Cure rendu crépusculaire et oppressant comme du John Carpenter, les synthés saturés aidant.
Mais après quelques remaniements plus classiques pour A Perfect Circle ou les Sisters Of Mercy, c’est sur la fin que l’on trouve les tentatives véritablement surprenantes, pas toujours réussies d’ailleurs à l’image de cette profanation des Fields Of The Nephilim aux allures de squaredance synthétique... mais il fallait oser déjouer en mode folk médiéval le death/doom des corbeaux métallisés d’Anathema, donner de faux airs de shoegaze new age aux Love And Rockets ou faire du Martha My Dear des Fab Four un carrousel bruitiste pour fête foraine déglinguée. Quant au thème d’ Edward aux mains d’argent, il vient nous rappeler sous une pluie de cristaux de glace que personne mieux que Danny Elfman n’aura su faire naître la féérie sous le romantisme morbide et torturé :


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