Un drôle de petit album en écoute via Spotify ou du côté du magazine The Fader pour un drôle de projet né des crossovers du collectif et label new-jersien Underwater Peoples. De la pop hallucinogène et discordante de Greedy Garden ou The Plum Man au jazz de chambre déstructuré d’Ari Stern Living ou James Holt Living, King Cyst seront-ils les prochains à monter sur le trône du nihilisme psyché ?

À un groupe formé dans l’idée de rendre hommage aux Doors et à leurs errances fantasmatiques des débuts est en effet venu se greffer entre deux instrumentaux le songwriting de Luka Usmiani, nouveau bassiste de Big Troubles bien éloigné pour le coup des mélodies plus frontales de ce combo nu-gaze remarqué il y a deux ans pour l’efficacité brumeuse et noisy de son premier album Worry.

Enfin, c’est au saxophone en liberté de Ian Drennan, pourtant embarqué sur le tard, que ce Real Pussy inaugural doit une grande partie de sa singularité, les déambulations droguées de l’instrument ne manquant jamais une occasion de faire sortir de leurs gonds ces chansons marquées par le psychédélisme vintage de Syd Barrett autant que par l’avant-garde pataphysique de Soft Machine ou Captain Beefheart.