Petite entorse à la règle tacite des six mois d’ancienneté avec ce streaming d’un album initialement paru en novembre dernier, mais il faut dire que seuls les adeptes du format vinyle avaient pu mettre la main à l’époque sur ce premier opus du duo londonien, d’abord édité à 300 galettes avant d’être mis à disposition d’un plus large public ces jours-ci via Bandcamp.

Aux manettes de ce projet dont le successeur pourrait sortir d’ici la fin de l’année toujours en vinyle limité, l’excellent Demian Castellanos qui après avoir réveillé les fantômes du krautrock et emporté leurs sépultures dans un flot de magma en fusion au gré des jams fuligineux de The Oscillation, leur offre aujourd’hui avec l’aide de Milo Smee (Chrome Hoof, Binary Chaffinch) une piste de danse à leur démesure, du moins sur une première paire de titres au groove opiacé. Une direction que l’on retrouvera plus loin sur l’insidieux Side Effect aux synthés réminiscents des scores de John Carpenter, entre deux épopées tout aussi fiévreuses et hypnotiques révélant tour à tour un goût pour les riffs chevelus (The Last Straw), des arrangements plus lyriques et jazzy dans la mouvance d’un David Axelrod (Falling Down) voire pour une électro-funk déliquescente et dadaïste (le bien-nommé Depressafunk).

Quant à Prayer For Rabbit, il clôt l’expérience sur un véritable cérémonial occulte aux invocations abyssales, à la frontière de la no wave, de la musique tribale et du dark ambient :