Après un premier EP très remarqué en 2010 (on vous en parlait par là) les parisiens de Baden Baden, vont, on l’espère, transformer l’essai avec un premier album prévu le 2 octobre chez Naïve.
Car si le groupe continue à rester constant dans la qualité, il pourrait devenir le chef de file de la scène pop française, qui s’affranchirait complètement des complexes liés à notre langue. Comme si les moqueries de Boris Vian et le fameux « le rock français, c’est comme le vin anglais » de John Lennon avaient scellé pour toujours le destin du rock francophone. Jusque là condamné à de mauvais clones anglo-saxons ou à des formations pompières et maniérés, à quelques exceptions près, Montgomery et d’autres. Pourtant, nos confrères québécois n’ont jamais eu aucun mal à faire sonner la langue de Molière, en témoigne la réussite de groupes comme Karkwa ou Malajube.
Baden Baden, eux, refusent de choisir, passant de l’anglais au français avec une aisance folle, rappelant à nos oreilles d’ex jeunes groupes prometteurs tels que Rhesus ou bien Kaolin avant la débande. Et ce ne sont pas les deux singles annonciateurs de leur premier album, Coline, qui vont nous faire douter des espoirs mis dans le groupe.
Tout d’abord le morceau Good Heart, paru en mai, très Arcade Fire dans l’âme, mais en évitant l’écueil de la grandiloquence propre à beaucoup de groupes singeant les Canadiens. C’est d’ailleurs là où réside toute la force de Baden Baden, proposer une musique très référencée, accessible, mais toujours dans la retenue et la subtilité. On espère retrouver les cuivres qui faisaient tout le charme d’un morceau comme Anyone, convoquant à la fois Sigur Rós et Girls In Hawaii, dont le groupe permet, en partie, de pallier à la cruelle absence.
Le second single, La Descente, paru en juillet, en français, est porteur de tout ce qui nous avait conquis dans des morceaux comme Alice ou Tout est bien. Des paroles simples sans être mièvres, associées à une science de la mélodie efficace et touchante, sans affèteries ou effets superflus. La chanson a tout pour emmener Baden Baden au sommet.
Dire qu’on attend ce premier album avec impatience est un euphémisme, Baden Baden, la France a besoin de toi !