Ronin - Fenice

1. Spade
2. Benevento
3. Selce Voir la vidéo Ronin - Selce
4. Jambiya
5. Fenice
6. It Was A Very Good Year
7. Gentlemen Only Voir la vidéo Ronin - Gentlemen
8. Nord
9. Conjure Men

2012 - Santeria

Sortie le : 17 janvier 2012

Un Phénix arpentait le trottoir en stetson, clope au bec...

Drôle d’impression d’emblée en tombant sur Ronin par le biais de son guitariste et frontman Bruna Dorella, moitié du duo OvO réputé pour son metal atmosphérique aussi primal et débridé sur scène que pernicieux et malaisant sur disque.

Car rien de tout ça sur Fenice, quatrième opus de la formation italienne dont le rock instrumental aussi coulant qu’élégant évoque plutôt les ambiances de polar à l’ancienne ou de westerns baroques avec leur lot de vibratos dramatiques, de tempi martiaux et de slides mystérieux. Mais si d’emblée avec Spade la musique du groupe maîtrise la tension dramatique aussi sûrement que cette décontraction typique des détectives privés désabusés ou des cowboys solitaires confiants dans leur vitesse d’exécution, elle bénéficie également de l’apport nuancé de Nicola Ratti, second guitariste plus connu pour ses albums ambient chez Anticipate ou Preservation mais tout aussi subtil guitare au poing (cf. le parfait Selce pile entre Pink Floyd et Morricone, ou le nébuleux Nord aux allures de cavalcade sans issue).

Soutenu par une section rythmique au jeu épuré et sans fioritures (soit Chet Martino à la basse et la nouvelle recrue Paolo Mongardi aux fûts) et soulignés ici par un piano désaccordé (l’inquiétant Jambiya), là par des cordes plaintives (Fenice), plus loin par une clarinette à la sensualité délicate (It Was A Very Good Year, reprise feutrée à couper le sifflet du hit popularisé par Sinatra avec une certaine Emma Tricca au micro) ou encore par des cuivres afro-cubains sur l’intense Conjure Men que ne bouderont sans doute pas les fans de Mike Patton, les compositions de Ronin soufflent le chaud et le froid, la fatalité en marche (l’électrique et implacable Benevento à la limite du post-rock) et la désinvolture de ceux qui l’attendent au tournant (le jazzy Gentlemen Only en vidéo-ci-contre), avec une évidence qui ne se dévoile véritablement qu’après plusieurs écoutes.

Lent au démarage en somme, mais parti pour durer !


( RabbitInYourHeadlights )





Disques - 08.02.2012 par RabbitInYourHeadlights