Plus insaisissable que jamais notre ami Gregory Hoepffner, qui nous avait déjà gratifiés d’une demi-douzaine de sorties en deux ans pour autant de projets mais revient déjà à la charge en solo sous ce tout nouveau pseudonyme, avec un premier EP offert en libre téléchargement.
Chez Almeeva, pas plus de noise atmosphérique ou de disco-pop mélancolique que de psychédélisme mathématique ou d’IDM épique, mais 5 instrumentaux parfaitement emboîtés dont la narration abstraite parvient à tirer le meilleur d’influences aussi antinomiques que la techno et le post-rock, pour un résultat minimaliste et hypnotique qui tient un peu de tout ça sans pour autant ressembler à aucune des précédentes réalisations du Parisien.
Des titres qui évoquent tour à tour reliefs et lignes droites, abstractions visuelles et sensations somatiques, architectures monumentales et destinations mystérieuses à l’image cette route à la Lost Highway qui laisse apparaître subrepticement des flashs du Grand Canyon ou des pyramides d’Égypte, tandis que résonnent les accords pulsés des guitares et les beats profonds de l’intro d’Echoes :
A L M E E V A // Echoes from Radius Labs on Vimeo.
Car en jouant sur la sensation d’espace grâce à la reverb et à cette répétitivité qui permet aux atmosphères de se développer progressivement jusqu’à nous faire basculer dans un état second, c’est finalement l’essence du krautrock que retrouve Almeeva, voué d’emblée à s’imposer comme le chaînon manquant entre la puissance métronomique de Maserati et l’épure cosmique de Jonas Reinhardt... mais avec un fort sens des contrastes en sus, car on le sait depuis Template, Gregory Hoepffner assure tout autant sur le devant de la scène que derrière les consoles.
