La rentrée musicale 2011 a été riche en belles sorties et pour mon premier avis express, il n’est pas facile de choisir un album plutôt qu’un autre, j’ai donc décidé de parler de ce rêve devenu réalité, celui de voir un album signé par un membre éminent de Grizzly Bear traverser l’actualité dans une indifférence quasi totale, si l’on excepte la plume toujours piquante de notre confrère Rabbit.

Surprenant en effet de voir que le doux minois de Chris Taylor, producteur et bassiste du groupe aux nombreuses pépites, associé pour l’occasion à George Lewis Jr. (alias Twin Shadow) n’ait pas suscité plus de vagues avec cet album qui a pourtant tout pour diviser, cherchant un équilibre étrange entre mélodies pop électroniques passées et expérimentations futures en tous genres.

Fidèle à l’image de la pochette, la première partie d’album nous offre un bouquet musical et un feu d’artifice sonore où les influences se confondent, Too Late, Too Far, Believe ou The Edge alternant respectivement entre new wave synthétique façon 80’s, trip-hop de Bristol façon Blue Lines ou soul moderne, façon je ne sais trop quoi.

La patte de l’ours époque Yellow House se retrouve ensuite sur une moitié d’album où l’atmosphère change radicalement, les ballades (Bang, She’s Found A Way Out) et le piano (Brokencollar) s’invitant à une liste de titres définitivement surprenante de contrastes et de teneurs.
Answer crée ensuite une nouvelle rupture, lançant la fin d’album sur une trame électronique qui se fait plus complexe, plus sombre, plus industrielle à l’image du titre éponyme, pour finalement conclure sur deux morceaux dépouillés et profondément mélancoliques.

On ne sait plus tellement à quelle branche se raccrocher, complétement déstabilisé par cette liberté d’expression où Taylor semble libre de tout compte à rendre et peut enfin donner vie à ses idées les plus folles. Pas facile donc de trouver une unité musicale à ce Dreams Come True mais finalement est-ce bien grave ? Donnez-vous bien plus d’une écoute pour l’apprivoiser, car l’ursiné sorti de sa tanière se révèle un bien bel animal à saisir.