La bonne nouvelle de ce mois de juillet, pour nombre d’amateurs d’électro cinématique et futuriste, fut sans aucun doute l’arrivée sur Bandcamp du catalogue de Tympanik Audio. Une page d’ores et déjà mise à jour avec l’essentiel des sorties de l’écurie chicagoanne depuis ses trois années d’existence, de quoi nous permettre de refaire un peu notre retard et de recoller à l’actualité d’un label décidément aussi exigeant que prolifique.

Dernière sortie en date pour partir du bon pied, le premier album d’Erode fait ainsi l’objet de notre streaming d’aujourd’hui. Un album qui voit parfois trop grand, flirte avec le trop-plein voire le morceau de trop (on se serait bien passé du remix final avec son chant féminin grandiloquent qui casse le trip instrumental) mais résume finalement mieux qu’aucun autre l’univers de Tympanik, de l’imagerie post-apocalyptique à la tonalité résolument dark sans tomber dans la glauquitude pour autant, en passant par les beats post-industriels épiques, les envolées de guitares stellaires plus rares sur le label mais bien présentes chez Lights Out Asia par exemple, les claviers frôlant le lyrisme ou les breaks plus ambient voire oniriques, sans oublier la petite touche D’n’B qui va bien (sur le final d’Annoy).

Guitariste à l’origine du groupe de métal à succès Heaven Shall Burn, l’Allemand Alexander Dietz s’est adjoint pour l’occasion le concours de Mike Cadoo qui n’en est pas à son coup d’essai en terme d’IDM et d’électro industrielle, entre ses projets solo Bitcrush ou Dryft chez n5MD et surtout le mythique duo Gridlock dissous en 2005 après une petite dizaine d’années d’activité. Une patte reconnaissable entre mille dont Erode bénéficie ici autant qu’il lui rend hommage, les amateurs d’Autechre n’étant pas non plus en reste avec notamment ces rythmiques abstraites et concassées sur Detect qui paient tribut à leur manière à l’époque Basscadet.