Un pallier a été franchi depuis le premier album éponyme du combo de Stillwater, Oklahoma sorti en 2009, ou premier du moins signé sous le nom Other Lives après que Jesse Tabish et sa bande aient abandonné celui de Kunek une fois enregistré un certain Flight Of The Flynns qu’il faudra bien que l’on écoute, un de ces quatre, et sans doute plutôt deux fois qu’une.

Mais pour l’heure revenons-en à Tamer Animals, prévu pour le 29 août de notre côté de l’Atlantique, merci PIAS pour la réactivité. Un album cinématique et luxuriant à l’image de son prédécesseur qui faisait déjà la part belle aux cordes dramatiques, claviers mélancoliques et autres envolées de cuivres panoramiques, à la frontière d’une chamber pop désenchantée, d’un rock feutré et d’une folk épique. Mais nous parlions de pallier, et s’il est vrai que ce nouvel opus s’inscrit dans la pleine et logique continuité du précédent, les arrangements se font virevoltants et baroques mais aussi plus libres et contrastés, se mêlant aux chœurs élégiaques pour nous entraîner de complaintes orchestrales en cavalcades de western sans espoir de retour, à la manière d’un Grizzly Bear qui aurait beaucoup écouté les albums de Lee Hazlewood et les bandes originales de Jerry Fielding ou d’un Lost In The Trees noyé dans la réverb, rivalisant même d’intensité et d’élégance avec The National sur un morceau-titre poignant d’émotion contenue. Du grand art.