Encore une belle réussite du modèle d’auto-financement via Pledge Music : le troisième opus du Kilimanjaro Darkjazz Ensemble en est arrivé à 111% des sommes espérées pour sa production et verra donc le jour comme prévu le mois prochain, le 14 mars très précisément à en croire certains distributeurs en ligne.
From The Stairwell ("depuis la cage d’escalier" en anglais) ne se passera pas pour autant de label puisque c’est Denovali qui vient d’en révéler les premiers extraits, quatre titres déjà sur les huit attendus pour une durée dépassant l’heure d’écoute.
D’une fascination intacte pour le Giallo - bien connue des fans depuis le flippant et troublant Succubus livré en 2009 par leur seconde incarnation The Mount Fuji Doomjazz Corporation, justement en plein enregistrement d’une BO "alternative" pour le néo-giallo franco-belge Amer sorti en salles l’an dernier - atmosphère inquiétante et choeurs de succubes à l’appui sur le titre du même nom, à la sombre et sourde menace d’un Cotard Delusion aux cordes tourmentées en passant par le plus éthéré et mélancolique Celladoor ou le morceau d’ouverture All Is One sur lequel Charlotte Cegarra s’essaie après une intro très ambient à un chant plus clair que jamais au sein d’un écrin modal inhabituellement "classique", ce troisième opus du septuor emmené par le bassiste/pianiste Jason Köhnen et le batteur/programmeur Gideon Kiers apparaît déjà nettement plus dépouillé que ses prédécesseurs et feutré sur le plan des rythmiques, promettant son lot de mystère et de zones d’ombres aux détours des virages du colimaçon en question, propices aux humeurs changeantes et aux atmosphères cinématiques voire plus surréalistes.
Quant à The Mount Fuji Doomjazz Corporation, on peut découvrir depuis le 1er février via Bandcamp les quatre longs mouvements (15 minutes chacun) d’ Anthropomorphic, troisième opus également pour ce side project consacré à la veine plus free et jusqu’au-boutiste du groupe. Fruit du travail de différents line-ups entre les Pays-Bas, la Pologne et la Russie, on jurerait pourtant le résultat issu d’une seule et même session à entendre cette longue progression en continu dont l’austérité stellaire et claustrophobe aux cuivres imposants ou plus lancinants convoque les fantômes de Ligeti, et les influences encore bien vivantes de Brian Eno, John Zorn ou Morricone.
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