Impossible de trouver la moindre info sur Lysergic. A ce qu’on en sait ça pourrait aussi bien être une collaboration entre Burial et Jacaszek, ou James Blake caché sous un pseudo de peur qu’on lui jette des cailloux après le semi-ratage de son éponyme aux compos languissantes et salopées au vocoder, mauvais plagiat du Courtesy Of Choice de Leila dont on espérait nettement mieux après la prometteuse série d’EPs signée par le Londonien l’an dernier.
Toutefois, si l’on en juge par les tags de sa page Bandcamp, dont le lien commence à circuler dans les milieux autorisés, le bonhomme (ou pourquoi pas la demoiselle après tout ?) serait plutôt mancunien et ferait du "post-dubstep", ce qui veut tout et rien dire mais surtout rien. Néanmoins, en l’occurrence, si l’on parle de s’inspirer du dubstep en tant que modèle rythmique minimaliste pour en dépasser l’esthétique codifiée au profit d’un univers très personnel à la croisée d’une musique acousmatique vaporeuses aux beats cotonneux et d’une ambient fantomatique habitée par des voix désincarnées, alors oui... pourquoi pas ?
C’est en effet vraisemblablement l’écho du spectre de Billie Holiday perdu entre deux époques que l’on entend dans le brouillard du titre éponyme qui ouvre l’EP Black Coaches en écoute via Bandcamp, et offert au téléchargement par la même occasion à moins que l’on ne préfère lâcher quelques euros par admiration pour ces abstractions poétiques au spleen éthéré dont les nappes irréelles se teintent d’acoustique séraphique et de field recordings séquencés au laptop. Finalement on pourrait tout aussi bien appeler ça de la soul moderne, douces complaintes d’âmes errantes nous parvenant depuis un lointain purgatoire où le temps s’étire à l’infini, et qui ne sont pas non plus sans rappeler le Third Eye Foundation de Little Lost Soul, au moins dans l’esprit.
Plus qu’à espérer un album dans la foulée donc, sachant qu’un inédit du même acabit vient déjà de voir la lumière embrumée du petit jour via Soundcloud, tout juste deux semaines après la sortie de l’EP :