Iron & Wine - Kiss Each Other Clean
Cela va-t-il devenir une habitude, ou une marque de fabrique ? Cela faisait déjà trois albums qu’ils nous faisaient le coup. Celui de creuser à chaque fois un peu plus loin, à la recherche du bon filon, pour systématiquement revenir sur le devant la scène avec un nouveau disque toujours plus passionnant que le précédent. Et si cette fois il était presque impossible pour Iron & Wine de faire mieux que l’acclamé The Shepherd’s Dog, on peut déjà dire qu’avec Kiss Each Other Clean ils sont parvenus à faire au moins aussi bien. Le genre de prouesse témoignant d’une sagesse et d’une force de caractère à toute épreuve.
1. Walking Far From Home
2. Me And Lazarus
3. Tree By The River
4. Monkeys Uptown
5. Half Moon
6. Rabbit Will Run
7. Godless Brother In Love
8. Big Burned Hand
9. Glad Man Singing
10. Your Fake Name Is Good Enough For Me
Depuis maintenant une petite décennie, la discographie d’Iron & Wine se dessine petit à petit comme un tableau, une toile sur laquelle les premières couches d’apprêt appartiennent au souvenir d’une musique folk datée des années 70, auxquelles on aurait ajouté successivement quelques touches de cuivres, des rythmiques empruntées au funk et à l’afropop et aujourd’hui-même, quelques synthétiseurs et autres éléments électroniques. Chemin faisant, Sam Beam découvre des horizons nouveaux et les intègre à son répertoire sans jamais le dénaturer.
La peinture d’ailleurs, parlons-en, puisque nous n’avons pas tous les jours l’occasion d’admirer une telle pochette, précisons que celle-ci est née sous les coups de crayon du Texan. Et si Kiss Each Other Clean se pare d’une illustration aussi bigarrée, c’est précisément pour traduire sa richesse d’influences et rendre visuelle la dimension psychédélique qui l’habite. Là où The Sheperd’s Dog marquait une véritable rupture avec ses prédécesseurs, le quatrième opus, lui, reprend le cap de la nouvelle orientation artistique adoptée par la formation et emboîte le pas dans une direction toujours plus ouverte aux sonorités pop, tout en favorisant le mélange des cultures, avec notamment l’utilisation de nombreux instruments africains.
Un constat se fait alors rapidement entendre. Sam Beam semble avoir opté pour une écriture simplifiée de ses mélodies. Et bien que celles-ci soient toujours diablement efficaces, elles adoptent ici davantage le rôle de fil conducteur, et jouent de leur répétitivité pour mettre en exergue tout le travail de groupe effectué côté arrangements. L’occasion d’instaurer de belles atmosphères qui prennent le temps de se développer, de monter en intensité ou de simplement créer un jeu de nuances intéressant. Un travail qui résulte d’une force de proposition collective et qui se traduit d’ailleurs par l’introduction toujours plus importante de chœurs que l’on retrouve sur la quasi-totalité des dix titres qui s’offrent à nous. Un parcours qui plaira tout aussi bien aux amoureux de free jazz avec Me And Lazarus et surtout Big Burned Hand, qu’aux amateurs de patchworks plus osés (Monkeys Uptown et Rabbit Will Run pour les plus électriques et passionnants d’entre eux). Bien entendu, si les précédentes réalisations avaient de quoi séduire le côté midinette de chacun d’entre nous, on se souvient notamment de Naked As We Came ou Resurrection Fern, cet opus ne risquait certainement pas de déroger à la règle en proposant son lot de ballades emmenées par la douceur d’un chant toujours aussi émouvant (Tree By the River, Half Moon, Godless Brother in Love).
Iron & Wine réussit ainsi parfaitement sa mue, paradant sous ces nouvelles couleurs et s’offrant le luxe d’un morceau de bravoure final (Your Fake Name Is Good Enough For Me). Qui sait sous quelle apparence ils nous réapparaîtront la prochaine fois, toujours est-il que ce nouveau chapitre fait désormais de Sam Beam l’un des compositeurs les plus intéressants de notre époque.
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