Entre rock, new wave, trip-hop et ballades électro-pop, ce second opus de Ginger Ale, devenu duo après le départ de leur metteur en son Jonathan Chaoul, n’a plus grand chose en commun avec son excellent prédécesseur électro-pop aux rythmiques entraînantes qui tirait parfois sur la house de qualité. Laissant la part belle au chant d’Angèle David-Guillou (Klima), qui officiait déjà sur Laid Back Galerie, Stéphane Bertrand enrichit ici l’univers de Ginger Ale, et même la production, lumineuse et enveloppante, n’a pas à pâtir du nouveau line-up. Là encore quelques invités, moins prestigieux que sur l’album précédent mais judicieusement employés, notamment Michael Furnon, chanteur de Mickey 3D, à l’occasion d’un somptueux duo électro-acoustique avec Angèle sur le douloureux Un peu après minuit.

Après un Out Of The Blue très orienté Cure, on retrouve sur Sleep Well l’infuence de la grande époque de Garbage, déjà entendue à l’occasion des concerts très rock du Ginger Ale première période, tandis qu’Heat Wave, aux sonorités indiennes très marquées, trouve ses racines du côté du Massive Attack de Karmacoma. Puis c’est au Placebo des débuts que l’on pense avec Portrait Of A Young Man, à Morcheeba sur Dreams Of Floating puis à New Order sur Love Is The Answer. Pourtant ces références aussi nombreuses que flatteuses, loin d’être envahissantes, sont toutes parfaitement digérées, et au final Daggers Drawn s’avère être une réussite de bout en bout, et s’impose au fil des écoutes comme un album plein de fraîcheur, véritablement attachant.