Katel + Babet - Le Sentier Des Halles (Paris)
le 16/06/2010
Katel + Babet - Le Sentier Des Halles (Paris)
Si alléchante que soit cette affiche, c’est avant tout le nom de Katel (n’ayant jamais été déçue par ses concerts) qui m’a décidée à me rendre à cette "soirée découverte" proposé par Radio Néo et Le Sentier Des Halles.
La soirée, affichant complet et c’est tant mieux, s’ouvre avec Katel, qui débute son set avec Tombée Dans L’Escalier. Une ouverture calme, collant parfaitement avec le lieu. Puis, l’enchaînement avec Decorum, qui paraît pourtant tellement naturel, pose ce paradoxe complexe et subtil contribuant - entre autres choses - à la richesse de la musique de Katel.
Le reste de la setlist est essentiellement composé de nouveaux morceaux dont l’inlassable tube (au bon sens du terme) Vue Sur Le Ring ou encore Chez Escher, accompagné pour l’occasion par Diane et Nathalie (une partie de The Skips de Fiodor Dream Dog). Puis toujours cette reprise habitée de Björk (Human Behaviour), comme jamais encore je ne l’avais entendue. Mais également des titres plus anciens, notamment Carapace qui résonne (et raisonne) dans ma tête depuis ce premier concert, vu il y a bientôt cinq ans, ou encore La Vieille. Ces "vieux classiques" de Raides A La Ville viennent démontrer que les chansons de ce dernier album, bien qu’ayant été conçues en studio, prennent une dimension scénique éclatante.
Car c’était bien là que mes questions se posaient lors de ma première écoute de Decorum : qu’allaient devenir ces sons à la Cocteau Twins sur scène (Les Parfums d’Eté) ? Le Chant Du Cygne aurait-il la même puissance qu’Un Voyage Impossible, par exemple ? En bref, que risquions-nous de perdre et qu’avait-on à gagner ? Les réponses sont sans appel et il n’y a finalement pas lieu de se lancer dans des comparaisons stériles. D’ailleurs, s’il fallait illustrer cette cohérence d’intensité quel meilleur exemple que l’utilisation d’un sample de Mon Vieil Ami (version studio) en introduction de Quel Animal Vit...? ?
Non, sur scène comme en studio, Katel accompagnée (ou non) de Nicolas, Julien et Charles-Antoine reste fidèle à elle-même. Le groupe vit et nous fait vivre l’instant avec force, nous transporte hors du temps. Et c’est bien là l’essentiel. Alors certes, je n’ai pas attendu ce concert pour trouver ces réponses mais ce soir, pour une raison que j’ignore, nous avons "tutoyé les étoiles".
Malheureusement, tout voyage, même hors du temps, a une fin et celui-ci se termine sur Raides A La Ville, dans une version dont l’utilisation des percussions n’est pas sans rappeler There There de Radiohead.
Dès lors, Babet avait la difficile tâche de me maintenir encore un peu sur le nuage où l’un des meilleurs concerts de Katel venait de me déposer. Et éviter un retour sur Terre trop rapide. On peut dire que la violoniste de Dionysos ne s’en est pas mal sortie, loin de là. Elle poursuit son escapade solo en rôdant ce soir son deuxième album, Piano Monstre , dont la sortie est prévue fin août. J’avais déjà été séduite par son premier opus, Drôle d’Oiseau , j’étais donc curieuse de découvrir la suite, et encore plus après l’intrigant morceau éponyme.
Mais, étonnamment, la magie que j’attendais n’a pas opéré. Peut-être que la transition entre l’univers de Katel et celui de Babet, il faut dire très différents fut trop brutale pour mes oreilles. Pour autant, grâce à la personnalité du groupe, à la joie de vivre qu’il en ressort et à cette configuration batterie/basse/piano/violoncelle, mon attention est restée éveillée et certains morceaux comme Bel Eté donnent malgré tout envie d’avoir l’album dans les oreilles. Le rendez-vous est donc pris à la fin de l’été.
Ce fut donc une bien belle soirée. Une de celles qui permettent de s’éloigner de sa quotidienne réalité. Alors merci Katel !
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