Comment donc encourager les gloutons de musique que vous êtes à faire un détour par un EP ambient d’à peine plus de 7 minutes ?
Avec pour point de départ un morceau-titre improvisé comme un refuge pour endormir les enfants d’un ami un soir de grand vent dans la chaleur étouffante d’un appartement new-yorkais, Uterus Water ne vous tiendra certes pas éveillé toute la nuit, mais bercé par la voix de Kría Brekkan on ne peut qu’être pressé de partir aux pays des songes.
Inauguré en 2007 au côté de son mari Dave Portner aka Avey Tare d’Animal Collective pour l’étrange Pullhair Rubeye (mixé sur un deux-pistes puis joué à l’envers après que le couple ait visionné Inland Empire de David Lynch), ce pseudonyme cache en effet la troublante Kristín Anna Valtýsdóttir, moitié des jumelles qui hantaient de leur timbre fragile de femmes-enfants les rêves agités des premiers albums de múm, restée seule ensuite sur le spleenien Summer Make Good avant son départ pour d’autres contrées (notamment chez Mice Parade ou sur le Feels d’Animal Collective).
Un mince de filet de voix que l’on retrouve ici tantôt sous la forme d’un choeur étouffé par des vagues d’électro organique et autres réminiscences aquatiques abstraites parsemées de bricolages acoustiques (l’éponyme Uterus Water, en écoute sur myspace), ou le temps d’une mélodie susurrée sur fond de piano déconstruit.
Un univers aussi déroutant que paradoxalement confortable, à découvrir en 7" ou en digital depuis le début de la semaine, en attendant pour bientôt espérons-le un premier long format de la part de l’Islandaise.