Natacha Tertone - Le Grand Déballage

Peut-on sauver de l’oubli un disque tel que celui-ci ? Doit-on le faire sans même l’avis de l’artiste ? N’est-ce pas dangereux pour le lecteur qui pourrait se frustrer de ne pouvoir trouver cette perle rare ? Mais après tout, pourquoi devrait-on se taire ?


1. Les Occasions Manquées
2. Les Cartes Postales
3. Tous Ces Moments
4. Oui, Mais...
5. Le Grand Déballage
6. Le Désamour
7. L’avalanche
8. Katioucha
9. Déjà Le Temps
10. C’est
11. La Découpe
12. Incident Domestique
13. (inconnu)

date de sortie : 30-11-1999 Label : Naïve

Malgré les apparences, on en est qu’au tout début de notre thématique "les chefs d’oeuvre oubliés". Et déjà me voilà décidé à vous convaincre qu’on ne vous raconte pas que des salades.

A propos de Natacha Tertone et de son unique album Le Grand Déballage , voilà ce qui se disait dans la presse :
- Les Inrocks (Jérôme Provencal) : "Il faudrait donc être foutrement bégueule pour tenir ces menues fredaines pour du menu fretin et s’en revenir les poches et le cœur bredouilles de ce Grand déballage où, en définitive, les rebuts sont rares et les accords exquis."
- RFI musique (Emmanuel Dumesnil) : "C’est un univers d’une sensibilité déconcertante, d’une tendresse bien émouvante, qui fera tressaillir chacun de nos sens".

Même son directeur artistique de l’époque n’en revient toujours pas : “Cet album m’a probablement transformé, ou réveillé, à moins que ce ne soit juste Natacha. C’est en tout cas l’album le plus … le plus je ne sais pas quoi, mais le plus de tous ceux que j’ai enregistrés.” D’ailleurs, on peut déjà grandement le remercier lui aussi, puisqu’il nous offre de larges extraits de cet album sur son site : www.jeancristophe.fr


Pourtant j’ai comme un petit goût amer qui me revient inlassablement à l’écoute de cet album. Est-ce parce que j’ai l’impression qu’il n’a pas trouvé son public malgré les passages fréquents du titre Les Cartes Postales chez Bernard Lenoir ? Ou alors, serait-ce le fait que je me suis senti abandonné face à cette fille unique (sur la pochette), j’en voulais d’autres moi des enfants, un second album. Je garde encore un petit espoir puisqu’un cd-r inédit de 19 titres enregistrés pour prospecter une maison de disque et vendu à prix coutant - 152 € - via une petite annonce sur le net n’a semble-t-il pas encore trouvé preneur. Et puis c’est pas si vieux, Le Grand Déballage date de 2000, on en a connu des artistes qui sortent un album tous les 10 ans.

J’appréhende tout de même le futur, je ne m’imagine pas passer un 10ème anniversaire sans une suite. Comprenez-moi, à l’écoute du morceau d’ouverture Les Occasions Manquées, on devient comme un gamin qui vient de goûter sa première friandise. Cette voix douce et sucrée me manque tellement, heureusement Françoiz Breut a souvent été là pour me consoler. Remarquez, la comparaison avec la clique Lithium ne s’arrête pas là, bontempi, guitares électriques, minimalisme, chant en français et même sur un titre en allemand, il est certain que l’empreinte de la claque marquée par La Fossette de Dominique A. est indélébile.

C’est l’éternelle ritournelle. L’album est riche, subtil, touchant, peut être déroulé été comme hiver sans jamais décevoir, il a donc tout d’un chef d’oeuvre et pourtant on n’en a jamais assez. Comme sur Tous Ces Moments où Natacha répète "ça tourne et je tombe, ça tourne et je tombe, ça tourne et je tombe ... vers toi", j’en suis malade et c’est moi qui revient vers elle et vers vous dans l’unique espoir que l’aventure de cet album et de cette artiste continue.

Chroniques - 25.03.2008 par indie