The Kills - Midnight Boom
Elle. Une voix superbe. Charmeuse. Une classe à tout épreuve. Lui. Glamour. Salement doué. Complément idéal à la première. Quand les Kills ont débarqué. Tout était clair.
1. U.R.A. Fever
2. Cheap and Cheerful
3. Tape Song
4. Getting Down
5. Last Day of Magic
6. Hook and Line
7. Black Balloon
8. M.E.X.I.C.O.
9. Sour Cherry
10. Alphabet Pony
11. What New York Used to Be
12. Goodnight Bad Morning
Keep On Your Mean Side . Nous sommes en 2003. Dans la foulée des White Stripes, une série de duos émerge. De partout. De nulle part. La plupart se contentent de copier les glorieux aînés. Pas les Kills. Trop honnêtes. Trop doués. Trop malins. Une rythmique rapellant Suicide. Une fièvre sexuelle jamais vue depuis Jesus & Marys in Chain. Une voix rauque qui doit tant à PJ Harvey. Et un blues qui d’instinct sonne White Stripes. Désespérément rock. Tout le monde est d’accord. The Kills rafle la mise dans un monde qui pleure les Libertines. Puis en 2005, les Kills remettent leur titre en jeu. No WoW . Et là, tout devient trouble. Les avis sont divisés. On remet même en cause leur victoire de 2003. Vulgaire redite d’un premier album flamboyant ? Confirmation que le duo est bien l’un des groupes les plus talentueux apparu depuis le début des années 2000 ? Arrogants ? Sincères ? Le groupe devient le plus grand sujet de discorde depuis l’Affaire Dreyfus. Et j’ironise à peine.
Les Kills sont de retour. Depuis plus d’un mois. Deux singles lâchés dès février. Le moins que l’on puisse dire c’est que les Kills ne vont pas rallier adorateurs et détracteurs. U.R.A Fever et Cheap & Cheerful sont sujets à toutes les critiques et à toutes les louanges. Mais on ne va pas parler de cela. Puisque de toute façon personne ne partage le même avis, pourquoi en parler ? Parlons du premier album, puisque c’est la seule chose sur laquelle le monde est d’accord. Ou même. Imaginons le prochain. Soyons fous. Parlons de la vie de Jamie "Hotel" Hince qui s’affiche au bras de Kate Moss. Ou de celle plus tranquille d’Alisson "VV" Mossart. Mais ce n’est pas cela que vous voulez. Hein ? Vous le voulez mon avis sur ces deux singles ? U.R.A Fever alors, Ça vous convient ça ? D’accord. Ce bruit de téléphone qui ouvre. Les paroles sont murmurées. Incisif et puissant ? Poussif et sans intérêt ? Une ligne de basse sèche. Fiévreux. Enivrant. La libido excitée au maximum. Finalement. Les Kills ont réussi. Un sommet absolu ou un ratage total ? Il vous faudra choisir. Sans compromis. Puis on remet ça avec le second single. Preuve indéniable de bon goût ou horrible morceau calibré FM ? Et ce clip. Superbe inspiration pop-art ou vulgarité sans égale ? Bref. On l’aura compris, on va débattre encore longtemps. Mais là est toute la classe des Kills. Quel meilleur choix de single aurait été possible pour promouvoir cet album ? Un coup marketing. C’est bien peu diront certains. C’est parfait pour commencer diront les autres.
Car il faut maintenant parler du reste de ce Midnight Boom . Commençons par...les reproches. De suite. Afin de satisfaire les détracteurs. Il y a un titre réellement mauvais. L’affreux Getting Down. Et...et ? C’est tout. Alors on résume. On écarte les deux singles alignés d’entrée en plage 1 et 2. Et ce Getting Down donc. Car à part ça, ce Midnight Boom est exempt de tout reproche. On retrouve la voix d’Alison appuyée par l’impeccable rythmique de Jamie. Les giclées de guitares. Les hurlements du chant. Et quand les voix sont couplées on retrouve cette ambiance malsaine des précédents albums. C’est toujours intense. Urgent. Mais The Kills révèle ici son côté plus pop. Mais quand ça explose, c’est pour de vrai. Un génial M.e.x.i.c.o rappelle, comme si il y en avait besoin, que le duo est un groupe rock. Un vrai. Moderne. Leurs chansons sont urbaines. Ce fantastique What New York Used to Be. Génial hymne à la défonce. « In the water, shot of ecstasy/ Secrets in the open bottle/ Feed it, don’t believe it/ Just leave it ». Les guitares sont acérées. Les boites à rythme basiques mais méchantes. C’est brut. Midnight Boom aborde le plus souvent des thèmes simples. Parle de choses de tous les jours. Amours, dépressions, stress. Mais avec classe et élégance. Comme à l’habitude. Drogues, cigarettes et cafés. On imagine bien l’ambiance dans laquelle a été enregistré ce troisième album. Peut-être moins torturé et malade que ses prédécesseurs. Quoique. Il n’en reste pas moins un disque tourmenté. Moins crasseux que No WoW . Soit. Le garage a laissé entrer des sonorités presque radiophoniques. Mais c’est toujours diablement efficace. Last Day of Magic témoigne de cette nouvelle approche musicale. Et ça n’empeche pas les Kills de tout emporter sur leur passage. Le nihilisme en moins. Le détachement en plus.
Mais la solitude est encore grande. Deux intermèdes en mid-tempo sont disposés entre les titres. Black Balloon tout d’abord. De la folk-pop touchante et sublime. Mais ce titre ne fait qu’esquisser les contours de cette conclusion magique. Goodnight Bad Mornings. Ici, tout est parfait. Le titre déjà. Une ballade au teint blafard. La lumière est faible. Au petit matin. L’éternité devant vous. Un titre qui n’a pas fini de vous hanter. Conclusion parfaite d’un bien bel album. A écouter à minuit. Alison : « Le moment où la lune se lève et où tout le monde va se coucher » Midnight Boom . Tout est là.
Ce week end de Pentecôte, rendez-vous était pris à Saint-Brieuc pour assister au festival Art Rock dont la programmation hétérogène permet à de nombreux artistes appréciés dans les couloirs de la rédaction de se frayer un chemin au milieu de formations plus anecdotiques.
Il n’est pas difficile de taper sur les Kills et certains s’en donnent d’ailleurs à cœur joie. Trop rapidement affublés du statut de « nouveau White Stripes » à la fois pour l’aspect immédiat de leur rock et pour le fait qu’il s’agisse d’un binôme mixte, le duo anglo-américain n’a pourtant pas le caractère énervant qui a pu émailler, au fur et à mesure, le (...)
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