Yma - Purger
Sortie le : 22 mars 2023
Des soundscapes abrasifs et irradiés de Sphagnum Moss à la psyché-pop hédoniste de Crook Peak en passant par la freeture bruitiste du duo Grapefruits, le Britannique Oliver Barrett multiplie les identités depuis quelques années, avec plus ou moins de bonheur mais sans jamais se départir de cet esprit d’explorateur sonique qui présidait aux plus belles sorties de Petrels, son projet historiquement "post-rock" mais en réalité ouvert aux quatre vents, toujours affilié au label allemand Denovali.
Manquait peut-être un vrai grand disque capable de tenir la dragée haute au superbe Mima, dont le soupçon d’emphase s’était proprement démultiplié sur le récent The Dusk Loom aux incursions vocales débordantes de lyrisme couplées à des synthés plus connotés 80s sans la belle luxuriance de production de Jörð (album de transition globalement réussi), menant à une inévitable déception dans nos pages. Eh bien ce retour au sommet, si ce n’est plus haut encore que jamais pour l’auteur d’Haeligewiele, nous vient finalement d’un tout nouveau projet solo, Yma, avec lequel Oli Barrett, rendant justice à la citation du compositeur Michael Tippett "I am sunk in a sort of joyful oblivion" qui accompagne la sortie autoproduite de ce premier album Purger, flirte sans rougir avec l’ampleur et l’intensité des plus grandes réussites d’Aidan Baker ou du label Constellation.
Yn Môr en ouverture déroule ainsi sur plus de 20 minutes une crescendo dronesque tout en harmonies de synthés dystopiques et en crépitements organiques, vortex d’intensité absolument terrassant tant sa progression imperceptible emporte tout dans son magma dense et magnétique. Pourtant, ce morceau ne sera finalement qu’une rampe de lancement pour la suite homonyme, Purger, sur laquelle entrent en scène les martèlements irrésistibles d’une batterie à la croisée du krautrock et du post-rock voire même du black metal, tandis que derrière la friction des drones papier-de-verre commencent à apparaître des motifs de guitare et de synthé psychédéliques qui prendront peu à peu le dessus jusqu’à s’imposer dans une paradoxale tension extatique, sorte de climax rédemptoire purgeant l’auditeur, comme le musicien sans doute, de son stress et de ses angoisses. Une véritable expérience faite disque comme on les aime, aussi viscérale que métaphysique, à écouter fort, au casque et dans le noir de préférence pour un maximum d’impact.

Albums et EPs favoris, artistes et labels emblématiques par "genres", chansons m’ayant tout particulièrement accompagné... c’est l’heure de ma grande rétro de mi-décennie, et si l’ensemble des sorties plébiscitées ici (à l’exception de l’album de 10th Letter passé entre les mailles du filet à sa sortie) avaient déjà été chroniquées dans nos pages et par mes (...)


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