Kurt Gluck, sans compromission
Discussion avec Kurt Gluck, patron du sombre label Ohm Resistance basé à Brooklyn, responsable de la sortie d’au moins deux albums majeurs cette année : le bel éponyme de The Blood Of Heroes et Refuse ; Start Fire de Scorn. De quoi nous donner envie d’en apprendre davantage...
Big boss d’Ohm Resistance (et co-créateur avec Temulent d’Obliterati, label encore plus expérimental et ténébreux) mais pas seulement, Kurt Gluck a un CV bien chargé : DJ, producteur, musicien ayant collaboré avec nombre d’artistes (Bill Laswell au sein du projet Method Of Defiance, Pharoah Sanders, end.user, Corrupt Souls, Scorn... liste non exhaustive) et enregistré deux albums de drum’n’bass agressive (pour faire vite, lui qui n’a de cesse d’en repousser les strictes limites) sous l’alias Submerged. Un éternel voyageur enfin, qui aime parcourir le globe à la recherche des musiques qu’il pourra injecter dans ses tracks crépusculaires et violents. Quelqu’un qui, très vite dans le monde de la musique, a appris à ne compter que sur lui-même.
Kurt nous en dit un peu plus sur le projet The Blood Of Heroes dont il est à l’origine et auquel il a participé mais aussi sur son label, sa musique et ses muses.
Paroles d’irréductible.
Submerged & The Blood Of Heroes.
Indie Rock Mag : Peux-tu nous en dire un peu plus sur la genèse de The Blood Of Heroes ? Comment êtes-vous passés d’un projet qui s’appelait à l’origine Method Of Defiance à The Blood Of Heroes ? Pourquoi ce changement de nom ?
Kurt Gluck aka Submerged : Bill Laswell et moi discutions de la possibilité de faire un nouveau projet studio en tant que Method Of Defiance, et il a dit que ce qui l’intéresserait serait de collaborer avec de nouvelles personnes et changer le groupe à chaque enregistrement. J’ai toujours été un fan de Justin Broadrick et je voulais enregistrer avec lui, alors j’ai proposé qu’end.user et moi-même écrivions d’abord les morceaux et que chacun enregistre ensuite dessus. J’ai été très énervé le jour où, après avoir calé le budget et le calendrier du projet, j’ai reçu un appel disant que j’avais besoin de changer le nom, mais qu’il fallait également mettre encore plus d’argent. Très mauvais business avec les personnes qui entourent Bill mais, malheureusement, c’est la façon dont il travaille.
The Blood Of Heroes fait référence à un film de David Webb Peoples. Pourquoi ce film-là ?
Ce nom vient de Dr Israël - c’était une idée qu’il voulait explorer depuis un certain temps et qui a pris tout son sens quand il a entendu les guitares de Justin. Nous avons dit « post-apocalyptique », et il a répondu que nous devrions utiliser le concept de The Blood Of Heroes. Nous vivons dans le même bâtiment et avons la chance de pouvoir facilement discuter à bâtons rompus, et quand nous avons commencé à lier le nom de The Blood Of Heroes à ce projet qui n’en avait toujours pas, c’est devenu rapidement une évidence.
Comment en vient-on a côtoyer des gens comme Bill Laswell ou Mick Harris ?
Bill m’a rencontré quand j’ai déménagé à New York par l’intermédiaire d’une personne d’A&R, Robert Soares, qui connaissait mon label Ohm Resistance depuis ses débuts. J’ai été invité chez lui en 2003 et à partir de là nous avons fait le premier Bill Laswell vs Submerged. Mick Harris, je l’ai rencontré quand il est venu en Amérique avec Painkiller en 1998 et il s’est toujours montré généreux avec moi en temps comme en créativité - depuis, je vais régulièrement à Birmingham pour travailler avec lui, et je suis impatient de le faire à nouveau l’année prochaine.
Comment Justin Broadrick est-il arrivé dans l’équipe ? Le connaissais-tu bien avant d’enregistrer l’album, ou peut-être par le biais de Mick Harris qui l’avait côtoyé du temps de Napalm Death ?
En fait, Justin était en contact avec Lynn (end.user), et étant donné que Lynn et moi sommes de bons amis, j’ai dit, hé, nous devrions faire un album tous ensemble, et puis j’ai mis en place ce line-up, à l’origine pour Method Of Defiance.
En parlant de Justin, le rapprochement avec Techno Animal est souvent évident, était-ce une influence pour le projet ? On pense également à The Bug pour la tonalité dancehall apocalyptique apportée par Dr. Israel, tu n’aurais pas quelque chose sur le feu avec Kevin Martin ?
Je pense que c’est avant tout une heureuse coïncidence. J’ai écrit mes tracks comme je le fais habituellement, avec des œillères. Même si j’aimerais beaucoup, je n’ai rien en cours avec Kev Martin.
Y a-t-il eu un cahier des charges ? Tout s’est passé par échange de fichiers, il n’y pas eu beaucoup de rencontres et pourtant, le résultat est vraiment très cohérent. Il y a un réel ton. Qui posait les bases des morceaux ? Comment la genèse de chaque titre s’est-elle passée ?
Lynn et moi avons commencé à composer la moitié de chaque morceau d’abord avec nos beats puis notre signature sonore. Ensuite, nous les avons envoyés à Justin et il a enregistré ses guitares. Puis Dr Israël, Balazs Pandi, KJ Sawka, et M. Gregor Filip sont intervenus à divers moments dans l’enregistrement avec moi ou entre eux. A la suite de quoi nous avons envoyé notre travail à Bill qui a joué dessus et mixé le tout, sans laisser quiconque intervenir dans le mix. A ce moment-là, c’était vraiment un très mauvais disque et j’étais vraiment déprimé avec cette merde dans laquelle j’avais investi tant d’argent, d’effort et de cœur. Alors, après deux semaines comme ça, j’ai appelé Joel Hamilton et il a dit qu’il serait heureux d’aider à mixer ce projet d’une manière qui reflète fidèlement la participation de chacun. Joel en vrai professionnel a sauvé ce projet, et notre travail acharné en a fait l’ALBUM qu’il est désormais.
Comment définirais-tu ta musique ? Et celle de The Blood Of Heroes ?
Ma propre musique est simplement le reflet de ce que je ressens au moment où je l’écris. Je ne pense pas vraiment à ça, en fait. Pour The Blood Of Heroes, ça a été une une très chanceuse et excellente convergence de musiciens et d’événements positifs et négatifs qui a permis de mettre sur pieds quelque chose de cette valeur. Je ne prends pas mal le négatif. Ce sont tout simplement des leçons à tirer.
Ta musique sous l’alias Submerged, ainsi que celles des différents projets dans lesquels tu es impliqué (avec Bill Laswell, end.user, etc.) est assez sombre, agressive, brutale, sans compromis. Est-ce le reflet de ton regard sur le monde qui nous entoure ? Est-elle cathartique ? Quel est ton moteur créatif ?
Ma musique reflète le combat que mènent la plupart des gens intelligents - le combat qui consiste à aimer la part - abondante - de beauté dans la vie qui t’entoure en dépit des éléments racistes, catégorisants, égoïstes, destructeurs et stupides qui brident la pensée et l’espace individuels. Je me suis acheminé vers une musique qui parle de cette fracture car c’est sur cela que je veux mettre l’accent.
Ce qui caractérise ta musique, c’est le mélange des genres (breakcore, metal avec une approche punk, hip-hop, etc.) tout en présentant une assise drum’n’bass assez marquée. C’est assez flagrant sur le projet The Blood Of Heroes. On sent bien que toi et les autres musiciens impliqués n’aimez pas les chapelles. Aviez-vous une réelle volonté de dépasser les strictes limites de la drum’n’bass ? Ou cela s’est il trouvé comme ça, au regard du nombre de participants et de leur univers respectif ?
Je ne pense pas vraiment en terme de genre quand j’écris de la musique. J’écris ce qui me vient naturellement, peu importe le BPM. Je sais que Justin, Bill, Lynn, Mark, et tous ceux qui ont participé au disque sont du même avis. Nos sensibilités créatives ne sont pas limitées à un genre spécifique. Dans la création, tout est possible. Pour donner un exemple : si tu creuses un peu Transcendent, derrière la beauté des guitares flamboyantes de Justin, au départ mon track est très orienté dubstep. Pas consciemment, mais juste parce que c’est ce qui m’est venu à l’esprit ce jour-là quand je me suis posé pour l’écrire. Justin l’a pris et l’a transformé en quelque chose de beau, puis M. Gregor Filip (un concepteur sonore et éditeur de films tels que Robots ) a ajouté des sons incroyables dessus, et le morceau est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Mais au début, c’était vraiment quelque chose de très dubstep, et nous avons juste fait en sorte que la musique se développe naturellement, d’une personne à l’autre à mesure que nous l’écrivions.
The Blood Of Heroes aura-t-il une suite ?
Oui, et cette fois-ci nous allons fonctionner comme un groupe, pour que ce soit différent ! End.user, moi-même et Balazs Pandi allons nous réunir à Budapest pour écrire le deuxième album au début de 2011, et nous espérons pouvoir tirer Justin jusqu’à Budapest pour l’enregistrer avec nous.
Aura-t-on le plaisir de vous voir en live ? En Europe ? Ou toi-même en tant que Submerged (te sachant être un infatigable voyageur) ?
Nous avions programmé un concert au Glade Festival cet été, mais quand l’ensemble du festival s’est écroulé (NDLR : voir le communiqué officiel ici), nous avons été incapables d’en programmer un autre à la place et à ce jour nous n’avons toujours pas trouvé le bon environnement pour débuter en tant que formation live, mais nous allons probablement le faire plus tard dans l’année en fonction des agendas de chacun.
Travailles-tu actuellement sur un nouvel album de Submerged (NDLR : le dernier en date, Violence As First Nature, remonte à 2008) ?
Oui et il incorpore beaucoup d’éléments des voyages que j’ai faits ces dernières années. J’ai été en Thaïlande, au Cambodge, au Kazakhstan, au Brésil, et dans d’autres endroits avec de la musique incroyablement intéressante, et je voulais commencer à utiliser les sons de ces endroits incroyables, et ne plus être aussi limité par le format drum’n’bass. Balazs Pandi, Joel Hamilton, Erica Glyn, et quelques nouveaux venus seront sur ce nouvel album. Je vais commencer par sortir quelques singles en vinyle à la fin de l’année, et au début de 2011, un album complet pourra voir le jour.
Kurt Gluck & Ohm Resistance.
Peux-tu nous en dire plus sur Ohm Resistance qui existe depuis 1999 ?
Ohm Resistance est juste un moyen pour moi et ma bande de sortir de la musique. Actuellement, nous mettons l’accent sur Scorn, Blood Of Heroes, Submerged, Imaginary Forces, SST, Silent Killer, Necessary, et The Project_Pale.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans l’aventure de la création et la gestion d’un label (toi qui es un adepte du Do It Yourself) ?
Le fait de n’avoir jamais voulu être impliqué avec les majors de l’industrie musicale, mais surtout parce qu’au départ je n’avais pas de réels fonds pour démarrer, pas un gros capital. Je voulais juste me débrouiller tout seul en fait, sans avoir la moindre dette envers quiconque ou le système. A cause de ça, je me suis retrouvé dans les bas-fonds de l’industrie avec encore plus de requins et de marchands de tapis, mais j’arrive à faire des projets que j’aime et à soutenir qui je veux soutenir sans en être redevable à personne. J’aime les défis et ce défi-là m’a donné la liberté artistique, le jeu en valait bien la chandelle.
Les temps sont durs pour les labels et pourtant, Ohm Resistance résiste plutôt bien justement en sortant régulièrement des albums. Comment vous-en sortez-vous ? Quel est ton regard sur l’industrie musicale, sur son état actuel ? Que penses-tu du téléchargement illégal ? Du déclin des ventes de CD au profit du MP3 ? Toi-même, es-tu un grand consommateur de vinyles ou de CD ?
Pour Ohm Resistance, l’idée est de continuer à grossir, pas de diminuer - nous avons un certain nombre de projets, une application pour iPhone/Pad/Droid sur les rails avec un contenu provenant de nos artistes, un comic et un jeu ... Nous dépensons essentiellement nos capitaux dans ce qui nous permet de demeurer l’un des derniers avant-postes de la créativité indépendante.
J’ai recommencé à acheter de la musique après des années où je n’étais pas vraiment dans le bon état d’esprit pour le faire. J’achète des CD et des vinyles, mais c’est parce que j’apprécie vraiment l’objet. Je ressemble au bibliothécaire sur sa petite échelle avec sa propre collection et c’est ma façon de rester en contact avec tous ces grands artistes qui existent.
Je déteste le téléchargement et qu’au nom du droit des consommateurs, les artistes soient transformés en citoyens de seconde zone sans réelles possibilités de rétribution, mais cela changera quand les artistes arrêteront de couper l’herbe sous leurs pieds et bougeront leur cul pour trouver une nouvelle façon de rentabiliser le système, sinon il ne restera que les compositions commerciales et la musique ne sera plus qu’un produit comme les autres.
Combien de salariés dans Ohm Resistance ? Finalement, combien êtes-vous pour vous occuper de cette structure (et de son très beau site web) ?
Ohm a trois employés permanents, et plusieurs personnes sous contrat. J’ai tendance à vouloir tout faire moi-même, mais Mark, mon partenaire de longue date, a réussi à nous faire ouvrir une boutique à Londres.
De Scorn à Imaginary Forces, en passant par The Blood Of Heroes (ainsi que d’autres sorties moins récentes), le catalogue d’Ohm Resistance est vraiment très cohérent avec une réelle unité de ton mais des moyens pourtant très différents (le dub crépusculaire de Scorn, la drum’n’bass guerrière d’Imaginary Forces, etc.). Quel est le profil de l’artiste qui peut être signé sur Ohm Resistance si profil il y a ?
Tous nos artistes ont en commun de refuser les compromis. Aussi, tous nos artistes ont de véritables connexions physiques - ils se connaissent en personne. C’est la clé pour moi. Nous nous connaissons tous les uns les autres dans la vie réelle et depuis de nombreuses années. Je n’ai jamais sorti la moindre musique de gens que je ne connaissais pas.
On sent également une réelle unité graphique dans les sortis Ohm Resistance. Qui s’occupe des artworks ? Ce sont les artistes ?
Nos visuels ont pris une direction très réelle quand j’ai commencé à travailler avec l’artiste néerlandais Khoma. Comme le reste de notre équipe, il a une grande gueule tout en étant très bon dans ce qu’il fait. Je lui ai promis dans un club en 2006 que s’il venait à New York, il pourrait rester chez moi - il a accepté l’offre près de deux ans plus tard et depuis, il travaille avec nous. Certains artistes, comme Imaginary Forces, fournissent quant à eux leur propre visuel. Aussi, pour certaines de nos sorties rock, Eric Perez a commencé à faire un travail extraordinaire pour nous.
Qu’écoutes-tu ? Te tiens-tu au courant des dernières sorties musicales ? Tes coups de cœur récents ?
J’aime surtout le dubstep façon culte de Cthulu de Skull Disco / Shackleton, et les nouveaux artistes qui suivent cette direction. Cela m’a vraiment inspiré ces derniers temps, et aussi la musique traditionnelle du Cambodge, du Kazakhstan, et du Yémen. J’ai la chance d’avoir beaucoup de personnes autour de moi qui font une musique incroyable c’est ce que j’écoute le plus souvent. J’ai aussi pris l’habitude de commander des albums sortant sur Hardwax à Berlin depuis les années où j’écoutais Chain Reaction / Rhythm And Sound et pour finir, je continue à garder mes oreilles ouvertes à ce qui se passe dans le monde.
As-tu d’autres projets en cours ? Et pour Ohm Resistance ? D’autre sorties de prévues ?
J’ai fait quelques sons pour une performance artistique intitulée Claim Your Place qui a tourné en Europe et a été exposée à Barcelone et Toulouse. Je joue de la basse sur un album avec Ted Parsons que nous terminons en ce moment - le projet s’appelle Gator Bait Ten d’après un snuff movie que j’ai vu il y a quelques années.
Ensuite, Necessary, le groupe de Ted basé à Oslo, constituera la prochaine sortie Ohm Resistance le 13 Septembre prochain. C’est un grand disque que Justin Broadrick a produit. Très différent, de la musique dub avec un groupe et de l’improvisation. Après cet enregistrement, nous reviendrons aux valeurs fondamentales d’Ohm Resistance en sortant un album de Silent Killer auquel participe le who’s who de la drum’n’bass et du dubstep avec entre autres Counterstrike, COOH ou KJ Sawka. Nous comptons également sortir avant la fin de l’année un album de remixes du premier The Blood Of Heroes - Joel Hamilton et moi avons remixé Descente Destroy, Justin en fait un de Remain, et plusieurs autres collaborations sont prévues pour cet album.
Quelques vinyles issus du troisième album de Submerged devraient voir le jour avant la fin de l’année, et pour apporter une touche finale à la Parsons-extravaganza, j’ai planifié un voyage en Norvège pour le rencontrer, et jouer deux jours de sessions avec la plupart des musiciens de Necessary et deux autres invités fabuleux. Nous allons continuer à faire de la musique jusqu’à la fin du monde ou d’Ohm Resistance, et même si les personnes et la musique changent, l’attitude et le concept seront toujours les mêmes : pas de compromis. Nous faisons ce que nous voulons quand nous le voulons et personne ne nous arrêtera.
Merci à Kurt Gluck pour sa disponibilité. A lire également, notre chronique de The Blood Of Heroes.
Interviews - 16.08.2010 par
,À paraître dès vendredi, on est heureux de pouvoir partager avec vous un titre en avant-première de l’excellent nouvel album de The Blood Of Heroes dont nous étions sans nouvelles depuis plus de dix années maintenant. Pensé comme la clôture d’une trilogie débutée en 2010 avec l’album éponyme puis prolongée en 2012 avec le cauchemardesque The Waking (...)
2023 marque le grand retour de The Blood Of Heroes, collectif déjà auteur de trois longs formats qui n’a encore jamais déçu. Et ça ne sera toujours pas avec celui-là.
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