The Divine Comedy - Victory For The Comic Muse
Avec Victory For The Comic Muse, Neil Hannon est de retour aux sources de sa pop de chambre barrée et bariolée, ici magnifiée et plus belle que jamais.
1. To Die A Virgin
2. Mother Dear
3. Diva Lady
4. A Lady Of A Certain Age
5. The Light Of Day
6. Threesome
7. Party Fears Two
8. Arthur C. Clarke’s Mysterious World
9. The Plough
10. Count Grassi’s Passage Over Piedmont
11. Snowball In Negative
Comme un bouclage de la boucle initiée en 1990 avec un Fanfare For The Comic Muse sous influences conjuguées de REM et des Pixies, album méconnu à l’originalité peu affirmée mais tout à fait honorable pour un premier essai, Neil Hannon délaisse (un temps ?) la pureté mélodique, les arrangements savants et le tempo modéré qu’il était encore parvenu à magnifier sur le somptueux Absent Friends, dôme céleste indépassable de l’œuvre de The Divine Comedy, pour revenir aux sources conjuguées de cet album inaugural et surtout d’une pop de chambre bricolée, bariolée et teintée d’influences 80’s qui avait fait les beaux jours de Liberation, dont il retrouve par la même occasion la verve sociologique et satirique.
A la fois moins ambitieux et plus grandiloquent (mais avec l’autodérision qui caractérisait Liberation, Promenade, Casanova et A Short Album About Love), moins directement introspectif mais tout aussi bouleversant (les merveilles Mother Dear, A Lady Of A Certain Age ou The Light Of Day par exemple) que ses derniers chefs-d’œuvre, cette nouvelle réussite du songwriter irlandais, à l’amplitude moins travaillée mais d’une richesse musicale encore plus grande qu’à l’accoutumée, renoue ainsi discrètement avec les joies de la batterie 16 ans après. Esprit oblige, on retrouve sur Victory For The Comic Muse comme sur Liberation l’influence des Kinks de la grande époque (tout autant musicalement que pour le talent d’observateur social d’Hannon, tout à fait comparable à celui du grand Ray Davies). Mais, déjà entrevus sur Regeneration notamment, les Beach Boys non plus ne sont pas très loin (pour certaines mélodies et parties chantées comme pour le culot discret des arrangements, où résonne aussi l’amour inconditionnel d’Hannon pour la pop mélangeuse et les BO décalées de Burt Bacharach) de même que le patronage d’Ennio Morricone ( la chevauchée très western spaghetti de Party Fears Two, les cuivres de Count Grassi’s Passage Over Piedmont, et surtout l’immense The Plough, lorgnant aussi sur l’opéra classique), dont l’influence était déjà fortement présente sur le récent inédit Guantanamo, aux chœurs dignes de l’orchestre de prisonniers dans Le bon , la brute et le truand.
Une chanson majestueuse et hors de portée (peut-être celle où Hannon approchait au plus près l’esprit de son idole Scott Walker), qui ne laissait donc pas forcément présager, à l’exception de quelques orchestrations emphatiques dans la droite lignée des Scott 3 et 4, de l’orientation à la fois modeste et cosmique (cf. le final sur Snowball In Negative, point d’orgue de l’album), rafraîchissante et infiniment attachante de cette nouvelle et indispensable galette.
The Divine Comedy - A Lady of a Certain Age (Concert à emporter 2006)
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