Un EP au souffle continu, série de variations autour du morceau Weapons qui comptait parmi les sommets aussi majestueux qu’aventureux du premier album de Ryan Lott aka Son Lux, paru chez Anticon en 2008.

Le new-yorkais, entendu récemment en remixeur de luxe pour My Brightest Diamond, est le premier à faire exploser la poptronica éthérée sur beats hip-hop de l’original, passant du crescendo de violons à coller le frisson de l’intro Weapons II à un final digital hardcore virant ambient-jazz sans prévenir sur la fin. Plus loin, il mêlera comme il sait si bien le faire sur scène saturations électroniques en roue libre et minimalisme orchestral à la Philip Glass sur Weapons V, parfait raccord entre la version abstract hip-hop d’Alias qui pose pour l’occasion son flow incisif plus entendu depuis des lustres sur l’équilibre en suspension de ses beats millimétrés, et la relecture aux cordes épurées de Nico Muhly, compositeur de classique contemporain croisé aux arrangements chez Antony & The Johnsons ou Grizzly Bear et en chef d’orchestre pour Philip Glass justement.

Quant au chicagoan Polyphonic - auteur l’an dernier chez Anticon toujours et en compagnie du rappeur Serengeti d’un Terradactyl bancal mais fascinant aux confins du dub stellaire de Flying Lotus, de la poptronica martienne de Leila et des claviers aléatoires et colorés de Dan Deacon - il signe peut-être bien le meilleur remix du lot avec un Weapons III tout en pointillisme cosmique.